Mission Rosetta : Philae a été largué !
La sonde européenne Rosetta a activé son module d'atterrissage, en vue de se poser demain sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko.
Mise à jour
10h10 – le robot Philae vient d’être largué, il « suffit » maintenant d’attendre environ 7 heures pour avoir confirmation de son bon atterrissage.
La mission Rosetta, de l’Agence spatiale européenne (ESA), va enfin pouvoir commencer avec cette étape cruciale. La sonde européenne Rosetta, qui l’a rejointe depuis quelques semaines, doit se poser demain le 12 novembre sur son objectif, la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, à une distance difficile à appréhender : la comète se trouve en effet à environ 510 millions de kilomètres de la Terre, rien que ça.
La sonde Rosetta s’apprête donc à larguer son petit robot Philae, pour qu’il se pose sur la comète afin de commencer à l’analyser. Lundi, l’atterrisseur Philae a rencontré quelques problèmes, son activation ayant pris un peu plus de temps que prévu.
« Nous avons donc recommencé à envoyer des instructions et depuis minuit, l’atterrisseur est activé. Nous n’avons pas pris de retard. Ce soir, les batteries du robot doivent être rechargées. » explique Paolo Ferri, le chef des opérations du Centre européen d’opérations spatiales de l’ESA à Darmstadt en Allemagne.
Sept heures de chute libre pour le module Philae
Ce soir à partir de 20 h 35 heure de Paris seront prises une suite de décisions préalable à la séparation de Philae.
Rosetta va normalement larguer Philae demain, mercredi vers 9 h 35, à environ 20 kilomètres de la surface de la comète, à l’aide d’un système mécanique d’éjection. Suivra une chute libre de sept heures, Philae tombant lentement, attiré par la faible gravité de la comète. En plus de ses mécanismes internes destinés à maintenir sa trajectoire afin d’atterrir sur ses pieds, Philae ne sera pas passif lors de sa descente. Une dizaine de ses instruments scientifiques seront actifs, et il prendra des photos de la comète ainsi que du site de son atterrissage.
Vous pourrez suivre en direct les derniers instants de l’atterrissage de Philae grâce à quatre flux vidéo qui seront mis en place sur la chaine Youtube du CNRS. Le petit robot, véritable petit laboratoire de physique-chimie, commencera ensuite ses analyses de la composition de la surface de Tchourioumov-Guérassimenko.
La comète pourrait nous en apprendre sur l’origine de la vie terrestre
La comète Tchourioumov-Guérassimenko est une boule de glace d’eau de 5,4 km de long sur 3,5 km de large. C’est l’un des plus anciens fossiles de de ce qu’était le système solaire il y a 4,5 milliards d’années. La matière dont elle est constituée est la même que celle qui a servi de noyau à la Terre à son origine. L’eau qu’elle contient pourrait être la même que celle qui compose nos océans terrestres.
L’hypothèse la plus excitante est que la comète pourrait contenir quelques-unes des molécules nécessaires à l’apparition de la vie terrestre. La vie apparaît-elle « naturellement » lorsque les conditions nécessaires sont réunies, ou a-t-elle été apportée sur Terre par une comète comme celle-là ? Tchourioumov-Guérassimenko nous en apportera peut-être la réponse..