Marvel’s Inhumans : notre avis sur un démarrage aussi médiocre que redouté
Voici notre critique (sans spoilers) des deux premiers épisodes de la série Marvel's Inhumans d'ABC. Le miracle n'a malheureusement pas eu lieu.
Avant même sa diffusion à la télévision, Marvel’s Inhumans ne partait pas gagnante. Chapeautée par Scott Buck, à qui l’on doit la très médiocre (pour rester poli) Iron Fist sur Netflix, la série devait initialement être un film du MCU, avant de finalement finir sous la forme que l’on connait aujourd’hui, à savoir une série dont la première saison ne fait que 8 épisodes. Histoire de compenser ce format, la chaîne ABC, qui propose également la série Agents of SHIELD (qui s’améliore à chaque saison, rappelons-le) où les Inhumains sont apparus pour la première fois à l’écran, a décidé de filmer la série en 4K et d’en diffuser les premiers épisodes dans quelques salles de cinéma équipées. Résultat : les premières critiques des personnes qui ont fait le déplacement sont assassines et il est l’heure de vous donner notre avis depuis notre canapé des deux premiers épisodes.
Scott Buck did it again
Située chronologiquement quelque part au moins après la fin de la saison 3 de Agents of SHIELD, Inhumans s’intéresse à la famille royale inhumaine. Alors que la découverte des inhumains sur Terre (des mutants qui ne disent pas leur nom) est encore fraîche, il s’avère que ces humains dotés de pouvoirs existent depuis un bon moment et que la majorité d’entre eux a migré il y a bien longtemps dans une cité cachée sur la Lune, Attilan.
Le peuple inhumain y est donc dirigé par le roi Black Bolt (Anson Mount) et la reine Médusa (Serinda Swan). Sauf que voilà, le frère du dirigeant, Maximus (Iwan Rheon), apprécie de moins en moins la politique attentiste menée par le couple à l’égard des humains et finit par monter un coup d’État dans le but de faire revenir son peuple sur Terre. Résultat : une partie de la famille royale et ses membres loyaux se retrouvent séparés sur une île à Hawaï, tandis que Maximus prend le pouvoir. Ils vont donc devoir se retrouver et reprendre le trône.
Un pitch assez séduisant, malheureusement très mal exécuté. Le contexte et les détails autour de ce changement de leader, l’Histoire inhumaine et les différences avec la Terre ou encore les motivations de chacun… autant d’éléments qui sont bien trop vite expédiés, bâclés voire oubliés pour que l’ensemble se tienne, ait du sens ou intéresse, tout simplement. Le pire restant l’écriture catastrophique, notamment celle des personnages, qui prend même régulièrement le spectateur pour un abruti (genre se parler à soi-même pour expliciter quelque chose qu’on avait déjà très bien compris).
De plus, chaque membre de la famille royale est insupportable à sa manière et leur chute par le « méchant » Maximus perd en impact tandis que l’antagoniste en devient presque le personnage le plus intéressant et épais. J’ai dit presque, puisque le meilleur personnage pour le moment est Lockjaw, un énorme chien téléporteur intégralement en images de synthèse. Bien entendu il reste du temps pour éventuellement creuser tout ce qui mériterait de l’être, mais les bases et l’alchimie de départ nécessaire ne sont clairement pas là.
Inhumans a donc un gros problème de fond assez similaire à celui d’Iron Fist, mais aussi de forme. Les acteurs sont rarement convaincants voire totalement clichés (la méchante envoyée sur Terre par Maximus, les humains qui étudient la Lune…) et desservent des personnages pourtant badass dans les comics. À titre d’exemple, Black Bolt, dont la voix est si puissante qu’il peut raser une ville en parlant, utilise donc le langage des signes pour communiquer.
Malheureusement, Anson Mount (pourtant sympathique dans Hell on Wheels), qui a ici l’une des meilleures scènes de ces deux épisodes quand il arrive sur Terre, ne propose aucune nuance dans son jeu pour compenser l’absence de dialogues. Alors oui, il s’agit de membres royaux inhumains qui prennent assez logiquement les humains normaux de haut, mais entre être hautains et être ennuyeux il y a une frontière que le show n’hésite malheureusement pas à traverser les deux pieds en avant.
La réalisation ne vient pas non plus sauver le show. Abusant de paysages et de ralentis pour rien, et ce dès les premières secondes qui donnent envie de se frapper le front (regardez on a des caméras 4K !!!!), et multipliant les scènes d’action peu inspirées et mal filmées, Inhumans, ne propose aucune identité visuelle particulière en dehors de la cité (très inégale) d’Attilan. La musique de Sean Callery est également tout sauf marquante et, globalement, presque rien ne fonctionne dans ces deux premiers épisodes où l’on s’ennuie fermement.
https://www.begeek.fr/saison-20172018-nouvelles-series-plus-prometteuses-a-commencer-244662
Marvel’s Inhumans : notre avis
Parce qu’il n’y a que 8 épisodes (et qu’il n’y en aura probablement pas d’autres tant les audiences sont mauvaises), parce qu’un miracle ou un lien avec Agents of SHIELD est toujours possible (AoS dont la S01 était d’ailleurs très mauvaise avant de devenir fantastique d’ailleurs), parce que j’aime bien Marvel (et Lockjaw) et parce que je suis probablement masochiste (c’est même certain), je pense aller au bout de la saison 1 de Marvel’s Inhumans.
Pourtant, les deux premiers épisodes de la nouvelle série de Scott Buck sont tout simplement mauvais et disposent des mêmes défauts qu’Iron Fist. Personnages mal écrits et pas spécialement bien joués, dialogues insipides voire ridicules, univers et enjeux mal développés, action mal filmée… le show n’a presque rien pour lui et c’est un véritable gâchis. Si vous voulez vraiment du Marvel de qualité et des inhumains, regardez plutôt Agents of SHIELD. Quant à vous, Mr Buck, il ne faut pas rester là.