Man of Steel : le « neck snap » qui divise toujours

Michael Shannon prend la parole pour expliquer et justifier la scène polémique de la mort du général Zod dans Man of Steel. L’acteur revient sur ce moment marquant du film, souvent critiqué par les fans depuis sa sortie.

Retour sur une controverse tenace

Plus de dix ans se sont écoulés depuis la sortie de Man of Steel, mais le débat autour du célèbre « neck snap » de Superman n’a rien perdu de sa vigueur. Pour Michael Shannon, qui incarnait le général Zod, cette scène cruciale marquait la différence entre un simple blockbuster et un film doté d’une véritable substance. Récemment interrogé par Vanity Fair, l’acteur ne cache pas sa fierté d’avoir participé à une œuvre qui, selon lui, « était vraiment porteuse de sens. »

L’héritage controversé de Zack Snyder

Il faut dire que le choix opéré par Zack Snyder en 2013 a profondément divisé les amateurs de comics. La séquence finale, où Superman tue Zod pour sauver des innocents, a remis en question le fameux principe du héros : ne jamais ôter la vie. Certains y ont vu une lecture lucide des défis moraux auxquels fait face un être doté de pouvoirs quasi-divins ; d’autres, au contraire, ont regretté une approche trop « réaliste » d’un personnage avant tout fantasmatique. Dans ce climat tendu, Snyder n’a jamais esquivé la polémique, assumant ouvertement son intention d’interroger les limites du mythe super-héroïque : « C’est beau de croire que nos héros restent innocents… mais c’est vivre dans un monde de rêve », lançait-il lors d’une intervention remarquée en 2019.

Le regard sans concession de Michael Shannon

Pour appuyer sa démarche, Michael Shannon évoque la construction scénaristique voulue par Snyder : placer Superman dans une impasse morale où chaque issue est tragique. Il précise : « Zack a sciemment créé cette situation : soit il me tue, soit des innocents meurent… Et il choisit de tuer mon personnage ». L’acteur admet volontiers que cet acte a suscité des vagues, mais il considère ce choix comme essentiel à la portée dramatique du film.

Néanmoins, certains lecteurs ou spectateurs restent perplexes face à cette vision. À titre d’exemple, le scénariste Grant Morrison s’interrogeait dans USA Today : « Pourquoi croire que nous agirions tous comme Superman dans ce contexte extrême ? Très peu d’entre nous ont déjà tué qui que ce soit… »

L’absence d’un contrepoint moral

On peut se demander si une scène coupée — où Jonathan Kent expliquait à Clark l’impact psychologique du fait de donner la mort — aurait permis au film d’être plus cohérent. Selon certains fans et critiques, son absence laisse place à un sentiment d’inachevé et renforce l’idée que Henry Cavill n’a jamais eu droit à un vrai grand film Superman.

Si le nouveau souffle apporté par James Gunn semble réjouir certains admirateurs aujourd’hui, force est de constater que les cicatrices laissées par le Snyderverse continuent d’alimenter débats et analyses passionnées.