Loi renseignement : “une menace réelle” selon la fondation Mozilla
La fondation Mozilla, très à cheval sur les questions de sécurité des données personnelles, a tenu à rappeler le gouvernement français à l’ordre dans une lettre ouverte dénonçant la Loi renseignement.
Au cœur de la philosophie de la fondation Mozilla, la sécurité des données personnelles tient une place importante. Le créateur du célèbre navigateur Firefox ne pouvait donc pas ne pas donner son avis sur la Loi renseignement promulguée par le gouvernement français qui lui permet de disposer d’un panel d’outils de récolte d’informations.
La fondation a tenu à adresser une lettre ouverte au gouvernement français pour lui faire part de son sentiment plus que mitigé sur cette loi censée protégée les citoyens français contre la menace terroriste.
La méthode du gouvernement français ne passe pas auprès de Mozilla
Dans un premier temps, la fondation regrette la décision quasi unilatérale du gouvernement et « qu’aucune consultation des parties prenantes en présence n’a été menée ». De plus, les contours de la loi semblent trop flous pour Mozilla qui estime que « les modalités exactes de ce projet de loi semblent changer fréquemment » et que « les discussions menées secrètement, à huis clos, aboutissent rarement à une législation forte. » La fondation aimerait qu’un débat public soit instauré afin que chacun puisse prendre part à la réflexion sur ce projet de Loi renseignement.
Mozilla, qui a toujours œuvré pour un Web ouvert, estime que la réponse du gouvernement est une « une violation disproportionnée de la vie privée et fragilise la confiance nécessaire au fonctionnement d’un Internet ouvert ».
Une loi qui irait à l’encontre de son but premier
Censée protéger la population, la Loi renseignement irait à l’opposé de sa volonté première puisque l’analyse des échanges et des métadonnées « constituent une menace pour l’infrastructure d’Internet, la vie privée des utilisateurs, ainsi que pour la sécurité des données et le commerce en ligne ».
Dernier point souligné par Mozilla, le manque de transparence sur la mise en œuvre de cette surveillance « Cette disposition oblige les entreprises à permettre une surveillance gouvernementale de l’activité en ligne de tous leurs utilisateurs, à la recherche d’un ensemble obscur de motifs comportementaux suspects », la fondation exige du gouvernement français d’éviter de mettre en opposition confidentialité et sécurité, deux valeurs qui devraient au contraire se renforcer mutuellement.