Les suites initialement envisagées pour The Crow auraient radicalement transformé la saga

Image d'illustration. The CrowDimension Films / PR-ADN
Les premières idées pour la suite de The Crow prévoyaient une direction radicalement différente pour la franchise. Ces plans initiaux, aujourd'hui révélés, montrent à quel point l’univers de la saga aurait pu s’éloigner du film culte original.
Tl;dr
- David S. Goyer voulait une version féminine du Crow.
- Un projet opposant le Crow à Jack l’Éventreur envisagé.
- Les suites n’ont jamais égalé le film culte original.
Une icône des années 1990 en quête de renouveau
Rares sont les films à avoir autant marqué la décennie 1990 que The Crow, réalisé par Alex Proyas. Inspiré du comic de James O’Barr, ce récit sombre, porté par la prestation tragique de Brandon Lee, mort accidentellement pendant le tournage, a cristallisé une génération adepte d’esthétique gothique. Le film, où Eric Draven ressuscite pour venger sa propre mort et celle de sa compagne, a laissé une empreinte indélébile — et une bande-son devenue culte.
L’après-Crow : un héritage difficile à prolonger
Après ce succès initial, la franchise a cherché son souffle, parfois à tâtons. Trois suites verront le jour ainsi qu’une série télévisée, sans jamais retrouver l’aura du premier opus. La première tentative majeure fut The Crow: City of Angels, avec notamment Vincent Pérez et Mia Kirshner. Malgré la présence d’Iggy Pop, le film échoue au box-office et refroidit les ardeurs autour de la saga.
Pour comprendre cet enlisement créatif, il faut revenir aux ambitions de l’un des scénaristes phares associés à la suite : David S. Goyer. Dès 1995, il imagine des pistes inédites pour renouveler l’univers du corbeau vengeur.
Des idées audacieuses laissées dans l’ombre
Goyer ne cache pas son malaise à remplacer Brandon Lee mais estime que l’univers autorise de nouvelles lectures. Il propose alors deux directions radicalement différentes :
- Mettre en scène un « Crow » féminin — plus précisément Sarah, la fillette du premier film devenue adulte. Une manière d’éviter toute comparaison directe avec Lee tout en offrant un nouveau souffle à la franchise.
- Transposer l’intrigue dans le Londres victorien de 1888 pour confronter le justicier surnaturel au célèbre tueur Jack l’Éventreur. Un projet résolument steampunk avant l’heure.
Selon Goyer, même James O’Barr soutenait cette volonté d’inverser le genre du personnage principal. Mais face au refus catégorique des producteurs de chez Miramax, la saga s’enlise dans une formule proche de l’original.
L’héritage contrarié d’un mythe moderne
Finalement, ni le rêve d’une héroïne gothique ni celui d’une aventure victorienne ne se concrétiseront. Les suites successives sombrent peu à peu dans l’anonymat — la dernière en date, un reboot en 2024, a reçu un accueil catastrophique. Reste aujourd’hui une nostalgie tenace autour du premier film et un regret persistant : celui des potentialités non exploitées qui auraient pu réinventer durablement le mythe du Crow.