Les acteurs de Super Mario Bros. ont tourné le film en ridiculisant scénario et réalisateurs

Image d'illustration. Super marioADN
Sur le tournage du film Super Mario Bros., les acteurs principaux n’ont pas caché leur frustration envers le scénario et les réalisateurs. Cette atmosphère tendue a marqué la production, révélant des désaccords profonds au sein de l’équipe.
Tl;dr
- Production chaotique : réécritures constantes du scénario.
- Conflits entre l’équipe et les réalisateurs.
- Le film est devenu culte malgré son échec initial.
Une adaptation à contre-courant
Lorsqu’il débarque sur les écrans en 1993, le film Super Mario Bros., réalisé par Rocky Morton et Annabel Jankel, fait figure d’ovni. Bien loin de l’univers coloré et enfantin du célèbre jeu vidéo de Nintendo, le long-métrage propose une vision sombre, presque dystopique : une ville crasseuse façon « Blade Runner », où d’étranges humanoïdes dinosaures évoluent dans un chaos urbain. Les éléments magiques du jeu se transforment : adieu champignons géants et fleurs de feu, bonjour flamethrowers artisanaux et monstres patauds à tête minuscule. Ce décalage saisissant déroute critiques et spectateurs, qui boudent alors le film pour son manque de fidélité à l’œuvre originale.
Tournage sous tension, équipe en pleine confusion
Derrière la caméra, l’ambiance n’est guère plus légère. Le projet s’enlise rapidement dans un enchaînement de réécritures frénétiques du scénario : chaque journée apporte son lot de pages inédites, plongeant les acteurs dans l’incertitude la plus totale. Selon John Leguizamo, alias Luigi : « New pages. […] Every day’s a new page. It’s like waiting for the news. ». Une valse infernale qui désoriente aussi bien les comédiens que les techniciens.
Ce climat instable finit par agacer ouvertement plusieurs membres de l’équipe, à commencer par le chef opérateur oscarisé Dean Semler. Lui-même s’interroge sur la nécessité d’être autant dirigé pour la lumière ou les cadrages : « Why’d you hire me? », lâche-t-il, désabusé.
Mésentente flagrante avec la réalisation
Le duo de réalisateurs, surnommé « Rockabel » ou même « The Hydra » par certains membres du plateau, peine à gagner le respect de ses collaborateurs. Les stars du film ne cachent pas leur scepticisme face aux choix artistiques et au manque de vision claire. L’acteur Dennis Hopper, lassé des innombrables versions du script, finit par improviser son personnage : « I just go in and do it scene by scene. ».
Même résignation chez Bob Hoskins, qui incarne Mario sans conviction profonde : « The trick is: don’t take the job too seriously, turn up and do your day’s work. That’s all. ». Il confie avec une pointe d’ironie que ses seules qualifications seraient sa moustache… et quelques semaines passées comme apprenti plombier.
L’héritage inattendu d’un échec commercial
Si le film ne récolte que 39 millions de dollars pour un budget de 48 millions – véritable désastre au box-office –, il trouve avec le temps une place singulière dans la culture populaire. Sa bizarrerie assumée séduit aujourd’hui un public fidèle et grandissant. En définitive, derrière cette production chaotique subsiste une œuvre certes imparfaite, mais audacieuse, dont l’aura persiste auprès des amateurs de curiosités cinématographiques.
Voici ce qui résume cet incroyable tournage :
- Réécritures incessantes : aucun jour sans nouvelles scènes à apprendre.
- Tensions internes : techniciens et acteurs désorientés face aux réalisateurs.
- Culte tardif : rejet initial puis renaissance chez les fans passionnés.