Le retour d’Anaconda confirme l’intouchable statut culte du film original

Ce classique du cinéma d’horreur reste une référence incontournable, indétrônable malgré les tentatives de modernisation apportées par le reboot.

Quand un film culte des années 1990 défie les remakes

Depuis peu, le phénomène du reboot est devenu quasi incontournable à Hollywood. Pourtant, certaines œuvres semblent défier toute tentative de renaissance. C’est précisément le cas d’Anaconda, ce film-monstre sorti en 1997, qui ressurgit aujourd’hui sous une forme inédite et résolument méta. Si Sony n’a jamais hésité à miser sur des franchises passées à la moulinette de la modernisation, la démarche ici est révélatrice : loin d’un simple remake fidèle, c’est une relecture ironique qui a vu le jour.

L’esprit de l’original : sincérité et folie douce

À l’époque, Luis Llosa signait avec Anaconda un étrange mélange d’ambition et de naïveté. Sur fond de révolution numérique post-Jurassic Park, le choix d’un serpent animatronique colossal couplé à des effets numériques très « nineties » conférait au long-métrage une personnalité propre, loin des productions aseptisées. Le casting — improbable mais savoureux — réunissait, excusez du peu : Ice Cube, Jennifer Lopez, un tout jeune Owen Wilson, sans oublier l’extravagance mémorable de Jon Voight. À aucun moment cependant, cette équipe ne s’est laissée aller au second degré façon Sharknado. L’ironie n’était pas programmée : tout respirait la volonté honnête de divertir avec un vrai blockbuster.

Méta-réinvention ou simple hommage ?

Avec le nouveau projet mené par Gormican, on change radicalement de registre. Fini l’expédition perdue dans la jungle : le scénario suit désormais deux amis (Jack Black et Paul Rudd) décidés à tourner leur propre version fauchée d’Anaconda. Cette mise en abîme n’est pas sans rappeler certains classiques tels que Tropic Thunder, où le film dans le film devient prétexte à toutes les audaces. Sincèrement respectueuse du matériau d’origine, cette tentative amuse autant qu’elle désarçonne — parfois jusqu’à l’excès.

Pour synthétiser ce que beaucoup ressentent en sortant de la salle :

• L’idée de départ interpelle par sa modernité.
• L’interprétation collective s’avère solide.
• Cependant, rien ne parvient vraiment à recréer l’alchimie insouciante et improbable du long-métrage originel.

L’indomptable héritage Anaconda

Qu’on le veuille ou non, ce retour sur grand écran prouve que certains films échappent définitivement aux règles du recyclage industriel. Loin d’effacer son modèle, cette nouvelle version souligne surtout l’attachement viscéral du public pour cette perle atypique des années 1990. Ainsi, paradoxalement, chaque nouvelle tentative renforce la place intouchable d’Anaconda dans le panthéon des films cultes… et rappelle qu’il y a parfois plus d’art dans la maladresse sincère que dans la perfection trop calculée.