Le fondateur de Terraform Labs, Do Kwon, condamné à quatre mois de prison au Monténégro
Le fondateur de Terraform Labs, Do Kwon, condamné à quatre mois de prison au Monténégro. Se pose maintenant la question de l'extradition vers les États-Unis ou la Corée du Sud.
Le fondateur de Terraform Labs, Do Kwon, est recherché en Corée du Sud et aux États-Unis pour avoir monté une arnaque ayant fait perdre aux investisseurs pas moins de 40 milliards de dollars lorsque la crypto-monnaie de l’entreprise s’est effondrée l’année dernière – mais, pour le moment, il restera dans une prison monténégrine.
Le fondateur de Terraform Labs, Do Kwon, condamné à quatre mois de prison au Monténégro
En effet, Do Kwon a été reconnu coupable de falsification de documents officiels et condamné à quatre mois de prison après une arrestation en mars dernier alors qu’il tentait de réserver un vol vers Dubaï depuis l’aéroport de Podgorica avec de faux passeports costaricains, selon le journal local Vijesti. Han Chang-joon, ancien directeur financier de Terraform Labs, était accusé des mêmes charges et a écopé de la même sentence. Le duo avait aussi de faux passeports belges dans leurs bagages, ainsi que des ordinateurs recherchés par les autorités de Corée du Sud et des États-Unis.
Do Kwon et ses associés avaient présenté TerraUSD et Luna comme des stablecoins adossés sur le dollar américain, donnant aux investisseurs davantage de stabilité, justement. L’aventure s’est arrêtée brusquement en mai 2022, emportant avec elle les économies de nombreux investisseurs, dont nombre ont déposé plainte contre Do Kwon pour avoir monté un système de Ponzi. La Corée du Sud avait, la première, émis un mandat d’arrêt à l’encontre de Do Kwon et cinq de ses associés en septembre dernier, mais sa famille et lui ainsi que plusieurs employés du service financier de Terraform Labs avaient déjà fui à Singapour, où l’entreprise est enregistrée. Interpol plaçait alors rapidement Do Kwon sur la liste rouge à la demande de la Corée, demandant ainsi aux autorités du monde entier de l’appréhender. Pour le Monténégro, cela représentait une raison supplémentaire de l’interpeler.
Se pose maintenant la question de l’extradition vers les États-Unis ou la Corée du Sud
La Securities and Exchange Commission (SEC) a accusé Do Kwon en février dernier de ne pas avoir « fournir au public les déclarations complètes, réelles et véridiques comme cela est demandé pour les titres crypto, notamment pour LUNA et Terra USD. Nous prétendons aussi qu’ils ont commis une fraude en multipliant les déclarations trompeuses et erronées pour gagner la confiance avant de causer d’énormes pertes aux investisseurs. » La cour de district américaine de Manhattan a publié une mise en examen à l’encontre de Do Kwon avec huit chefs d’accusation, dont fraude en valeurs mobilières et conspiration, suite à son arrestation.
Bien que le Monténégro n’ait pas de traité d’extradition avec les États-Unis ou la Corée du Sud, l’idée reste sur la table. Cette peine de quatre mois de prison survient peu de temps après que les autorités monténégrines ont augmenté leur détention provisoire à six mois, le temps de déterminer si et comment elles gèreront les demandes d’extradition des deux pays.