Le créateur de Mad Men avait planifié la mort de ce personnage clé trois saisons à l’avance

Image d'illustration. Mad MenAMC / PR-ADN
Le créateur de Mad Men avait planifié la mort d’un personnage central bien avant sa diffusion, anticipant ce tournant dramatique trois saisons à l’avance et témoignant ainsi d’une construction narrative méticuleuse au sein de la série culte.
Tl;dr
- Le cancer de Betty symbolise le destin brisé des femmes.
- Sa mort contraste avec la réussite de Joan.
- Betty trouve enfin la paix malgré tout.
Un destin contrarié : l’ultime trajectoire de Betty
Au cœur de la série « Mad Men », le sort réservé à Betty Draper (incarnée par January Jones) demeure sans doute l’un des plus marquants. Alors qu’elle s’apprête enfin à s’émanciper, une maladie foudroyante vient bouleverser ses ambitions. Diagnostiquée d’un cancer du poumon alors qu’elle vient à peine d’entamer des études en psychologie, Betty voit ses rêves d’indépendance réduits à néant. Ce renversement brutal met en lumière l’une des grandes cruautés du récit : donner à voir une femme qui commence tout juste à s’affranchir pour aussitôt lui retirer cette chance.
Des destins féminins opposés dans l’Amérique des années 60
Ce choix scénaristique n’est pas anodin. Si la tragédie de Betty serre le cœur, elle résonne d’autant plus fort face au parcours de Joan Holloway (Christina Hendricks). À un âge similaire, Joan décide, elle, de bâtir sa propre entreprise et parvient à s’imposer dans un univers dominé par les hommes. Une réussite éclatante qui contraste violemment avec le destin avorté de Betty. Cette opposition souligne que, si certains modèles comme Joan émergent, ils demeurent minoritaires dans une société encore largement marquée par les carcans sociaux.
Cigarette, culpabilité et ironie dramatique
Impossible d’ignorer la dimension symbolique du cancer de Betty. Son addiction au tabac n’est pas anodine dans une œuvre où Don Draper, son ex-mari (Jon Hamm), a fait fortune dans la publicité pour les cigarettes. Trois femmes essentielles dans la vie de Don — Anna, Rachel et Betty — meurent toutes d’un cancer lié à ce fléau. Beaucoup y voient une sorte de justice cosmique tordue : tandis que les hommes échappent souvent aux conséquences de leurs actes, ce sont les femmes qui en payent le prix fort. « [Betty] réalise enfin son but au moment où il est trop tard. », confiera plus tard le créateur Matthew Weiner, conscient de la portée cruelle, mais réaliste de son choix.
Lueur d’apaisement en fin de parcours
Si l’on pouvait craindre une fin strictement punitive pour Betty, il subsiste cependant un certain apaisement dans ses dernières scènes. Malgré tout, elle refuse l’acharnement thérapeutique et choisit d’assister jusqu’au bout à ses cours universitaires — non pas pour décrocher un diplôme ou obtenir reconnaissance sociale, mais par amour pur du savoir. Dans ces instants sobres, mais puissants, où elle gravit les marches vers sa salle de classe malgré la fatigue extrême, elle affirme sa dignité retrouvée :
- Dignité retrouvée : choisir sa façon d’affronter la maladie.
- Pleine conscience : refuser que les autres dictent sa fin.
La trajectoire tragique, mais lumineuse de Betty rappelle combien « le hasard et l’injustice marquent nos vies autant que nos choix personnels. »
Mad Men est à (re)découvrir sur de nombreuses plateformes de streaming, dont France.TV et Arte (gratuitement).