L’application Gossip est dans le collimateur de la CNIL
La CNIL vient de mettre en demeure l’application Gossip. Accusée d’atteintes graves à la vie privée, l’appli permettant de faire circuler des rumeurs va devoir rectifier le tir.
L’application Gossip avait inquiété à son lancement, elle avait notamment été jugée malsaine. Cette appli permet à n’importe lequel de ses membres de diffuser sous anonymat des rumeurs sur n’importe qui via un texte, une image ou une courte vidéo. Il est facile d’imaginer qu’un tel système entraîne forcément des dérives. Les conséquences sur la vie privée des personnes concernées peuvent être graves.
Accusée de ne pas respecter les textes de loi en vigueur concernant le respect de la vie privée, l’éditeur français de l’application, la société W.M.G, vient d’être mis en demeure par la CNIL.
Gossip accusée de manquements graves
L’application Gossip a un mois pour se conformer à la loi. La Commission nationale informatique et libertés (CNIL) vient de lui signifier sa mise en demeure. Des manquements graves à la loi informatique et liberté ont en effet été observés par la commission. L’application est notamment accusée de faciliter le harcèlement, les mineurs étant particulièrement concernés.
Lorsqu’un utilisateur de l’appli publie un potin, tous les membres du réseau de la personne visée le reçoivent (contacts Facebook et répertoire téléphonique) et ce même si celle-ci n’est elle-même pas utilisatrice de Gossip. « Cela signifie qu’une personne n’ayant pas l’application, y compris mineure, peut faire l’objet de calomnies susceptibles de déstabiliser son entourage et de lui porter un grave préjudice, sans en être informée et sans réel moyen d’action vis-à-vis de l’émetteur comme des récepteurs de la rumeur », indique le communiqué de la CNIL.
Une collecte sans le consentement de la victime
En outre, pour pouvoir fonctionner, l’appli collecte les numéros de téléphone des utilisateurs et non-utilisateurs sans leur consentement. Cette collecte « ne repose sur aucune base légale », selon la CNIL. Cette mise en demeure ne représente en aucun cas une sanction mais plutôt une procédure punitive. La CNIL a cependant adressé une lettre de dénonciation au procureur de la République.
Quelques semaines après son lancement en 2015, l’application avait déjà fait l’objet d’une polémique auprès de lycéens. Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Education, avait appelé à une « extrême vigilance » face à Gossip. Sa créatrice l’avait alors fermée temporairement.