L’acquisition de Warner Bros. par Netflix : une menace majeure pour l’avenir des cinémas

Image d'illustration. Netflix Warner Bros.Netflix / PR-ADN
L’éventualité d’un rachat de Warner Bros. par Netflix inquiète l’industrie du cinéma : une telle opération, en bouleversant la distribution des films, pourrait menacer sérieusement l’avenir des salles obscures déjà fragilisées par le streaming.
Tl;dr
- Netflix veut racheter Warner Bros. Discovery.
- L’avenir des sorties cinéma reste très incertain.
- Les salles pourraient perdre un pilier du box-office.
Vers une fusion historique : Netflix lorgne sur Warner Bros. Discovery
Les secousses n’ont pas tardé à se faire sentir à Hollywood. Tard dans la nuit, l’annonce est tombée : Netflix serait le favori pour mettre la main sur le mythique studio Warner Bros. Discovery. Il y a encore quinze ans, on se souvient de la petite phrase cinglante de Jeff Bewkes, alors PDG de Time Warner, qui comparait Netflix à l’armée albanaise – incapable selon lui de conquérir le monde. Aujourd’hui, le rapport de force s’est bel et bien inversé. Pourtant, derrière les chiffres astronomiques et la promesse d’une « nouvelle ère », ce projet titanesque inquiète tout autant qu’il intrigue.
Cinéma en péril ? Les promesses ambiguës de Netflix
Pour calmer les esprits, la plateforme américaine a rapidement publié un communiqué au ton triomphal, vantant une alliance qui offrirait « plus de choix, plus de valeur » pour les spectateurs comme pour les actionnaires. Un passage a toutefois retenu l’attention : Netflix assure vouloir conserver les sorties cinéma pour les films Warner Bros., affirmant : « Netflix s’attend à maintenir les activités actuelles de Warner Bros. et à s’appuyer sur ses points forts, notamment les sorties en salles. » Mais que cache réellement cet engagement ? La méfiance domine chez nombre d’observateurs du secteur.
L’équilibre précaire des salles obscures
La question du maintien des « fenêtres d’exploitation » — ces périodes durant lesquelles un film sort exclusivement en salle — devient cruciale. Jusqu’à présent, Netflix rechignait à accorder plus que quelques semaines avant la diffusion en streaming, ce qui poussait des circuits majeurs comme AMC à bouder ses productions originales. Or, priver les exploitants du catalogue Warner Bros., c’est risquer une chute brutale du nombre de titres disponibles chaque année.
Pour illustrer ce danger concret :
- En 2025, Warner Bros. avait prévu quinze sorties en salle.
- L’absence des blockbusters DC ou des franchises maison serait un coup dur.
- Même des films d’auteur ou événements spéciaux seraient menacés.
Un modèle à réinventer ?
Signe révélateur, lors d’un échange avec ses investisseurs relayé par Variety, le patron de Netflix Ted Sarandos déclarait : « Nous ne sommes pas opposés aux sorties cinéma… mais nous préférons raccourcir les fenêtres exclusives. » Une façon élégante de rappeler que pour la plateforme, la priorité reste le streaming à domicile – et que même un futur « Superman » n’aurait droit qu’à deux petites semaines d’exclusivité en salle.
Alors que certains rêvent encore d’un sursaut – on pense à Christopher Nolan, désormais figure tutélaire du cinéma en salle – beaucoup redoutent qu’à terme, même un événement comme « Le Seigneur des Anneaux » ne soit plus qu’une option parmi d’autres sur Netflix. Un bouleversement majeur pour toute l’industrie… dont personne ne sait vraiment s’il serait synonyme d’aubaine ou de déclin définitif pour le grand écran.