La saison 5 de Stranger Things rend hommage à un film de guerre des années 80 méconnu

La cinquième saison de Stranger Things intègre un clin d’œil à un film de guerre des années 1980 souvent oublié, soulignant l’influence persistante du cinéma de cette époque sur la série et enrichissant son univers de nouvelles références culturelles.

Un clin d’œil assumé à un classique des années 80

Parmi les nombreuses références glissées dans Stranger Things, la saison 5 se distingue par un hommage direct et habile à un film majeur de la fin du XXe siècle : Good Morning, Vietnam. Cette fois, ce n’est pas une simple évocation nostalgique, mais bien une passerelle scénaristique entre deux univers a priori éloignés. La petite ville d’Hawkins, envahie par le chaos venu de l’Upside Down, se retrouve placée sous quarantaine militaire — rappelant la tension palpable du film de Barry Levinson sorti en 1987.

Une animatrice radio comme trait d’union

Au cœur de cette intrigue, le personnage de Robin (interprétée par Maya Hawke) prend une nouvelle dimension en devenant voix officielle de la radio locale. Chargée d’informer et divertir une population coupée du monde, elle s’impose comme l’écho contemporain du célèbre DJ incarné jadis par Robin Williams. Difficile de ne pas y voir un clin d’œil appuyé : même prénom, même mission radiophonique au sein d’une zone militarisée. Si le ton n’est pas toujours aussi délirant que celui du long-métrage original, la filiation saute aux yeux — jusqu’à ce morceau diffusé (« Upside Down » de Diana Ross) qui résonne comme une malicieuse signature.

Tournage exigeant et jeu d’acteur sous influence

Pour autant, donner vie à cette séquence n’a rien eu d’anodin. Dans une interview accordée à Lifestyle Asia, Maya Hawke confiait : « I have to do a long monologue in the opening of the first episode that pays tribute to Robin Williams in ‘Good Morning, Vietnam.’ I had to make that monologue sound like a real radio show. That was such a challenge for me to say so much but not be annoying or boring. » Un exercice délicat pour l’actrice, qui devait capturer l’esprit sans tomber dans l’imitation ou la caricature.

L’impact persistant du chef-d’œuvre de Robin Williams

D’ailleurs, il est bon de rappeler que le film de Barry Levinson, porté par un Robin Williams alors au sommet de son art — Golden Globe à la clé et nomination aux Oscars — demeure parfois occulté par d’autres succès du comédien. Pourtant, selon le critique légendaire Roger Ebert, c’est dans cette comédie dramatique que Williams livre pour la première fois « authentic human emotion — as opposed to the acting kind — on the screen », confirmant ainsi toute sa profondeur artistique.

Sans doute ce clin d’œil subtil dans une série aussi populaire que Stranger Things incitera-t-il une nouvelle génération à (re)découvrir l’humour ravageur et l’émotion brute portés jadis sur les ondes fictives du Vietnam. Voilà qui donne tout son sens au pouvoir des hommages bien placés.