La justice veut mettre fin au chiffrement des smartphones
François Molins, le procureur de Paris, et trois de ces homologues internationaux s'offrent une tribune au New-York Times pour demander à Google et Apple de modifier le chiffrement de leur OS mobile.
Suite aux affaires d’écoutes dénoncées par Edward Snowden, Apple et Google qui à eux seuls possèdent 96% des parts de marché des smartphones, avaient décidé de chiffrer toutes les données qui passaient par leur OS. Seulement si cette technique est bienvenue pour les utilisateurs, elle pose problème à la justice qui réclame un droit sur ces données pour résoudre certaines enquêtes.
Le chiffrement mets des bâtons dans les roues de la justice
La lutte contre le terrorisme et la criminalité en générale serait rendue plus difficile depuis que Google et Apple aient décidé de chiffrer les données qui transitent sur leur OS, iOS et Android. Le procureur de Paris, François Molins, et 3 homologues internationaux, un espagnol et deux américains dénoncent ce chiffrement dans une tribune du New-York Times. “En septembre dernier, Apple et Google, dont les systèmes d’exploitation sont utilisés sur 96 % des smartphones du monde entier, ont annoncé qu’ils avaient reprogrammé leurs logiciels pour inclure le chiffrement du disque entier et, en conséquence, ne peuvent plus débloquer leurs propres produits” peut-on lire dans le quotidien.
Le cryptage des données sur les smartphones ralentiraient leurs enquêtes et parfois même les empêcheraient d’aboutir. Les 4 hommes citent un exemple où les enquêteurs n’auraient pas pu déverrouiller un smartphone retrouvé près d’une victime, un élément qui aurait pu les aider dans la résolution du crime. “Enquêter sur ces cas sans disposer des données des smartphones serait équivalent à le faire avec une main attachée dans le dos” expliquaient les hommes de loi.
Des données essentielles dans les enquêtes
Les magistrats exigent donc que dans certains cas, Apple et Google leur fournissent l’accès aux données. Toutefois les deux géants rappellent que s’ils fournissent la technologie pour un tel cryptage, ils ne possèdent pas les clés pour déverrouiller les données qui sont dans les mains des utilisateurs.
Le procureur de Paris rappelle que dans le cas de l’attentat contre Charlie Hebdo, les données retrouvées sur des smartphones ont permis de faire avancer l’enquête. “Au nom des victimes de crime dans le monde entier, nous demandons si le chiffrement vaut vraiment ce coût”.