Il y a 28 ans, l’arrivée d’un nouveau personnage bouleverse Buffy et lance un arc mémorable de la saison 3

Image d'illustration. Buffy contre les vampires20th Century Fox Television / PR-ADN
Il y a 28 ans, l’arrivée d’un personnage inédit dans la série Buffy a marqué un tournant décisif, posant les bases d’une intrigue majeure de la saison 3 et bouleversant durablement la dynamique du groupe.
Tl;dr
- Buffy brise l’isolement imposé aux Slayers.
- L’arrivée de Kendra puis Faith bouleverse les règles.
- La série redéfinit le concept de « Slayer » au fil des saisons.
Un mythe revisité dès les débuts
Dès ses premiers pas à l’écran, la série Buffy the Vampire Slayer a choisi de bousculer ses propres fondations. Là où la légende voulait qu’« à chaque génération, une Élue se dresse seule contre les ténèbres », la figure de Buffy Summers, incarnée par Sarah Michelle Gellar, s’est affirmée en rupture avec cette solitude imposée. Refusant l’isolement traditionnel du Slayer, Buffy s’est entourée d’une « famille choisie » – ses amis et alliés improbables –, offrant à la série une dimension humaine inattendue.
Kendra et Faith : deux miroirs, deux révolutions
Le premier choc majeur survient lorsque Kendra Young, incarnée par Bianca Lawson, fait irruption lors de la deuxième saison. Sa présence seule remet en cause le principe fondateur du récit : désormais, deux Slayers coexistent. L’explication ? La mort temporaire de Buffy lors du final de la saison 1, suivie d’une résurrection inédite grâce à un geste salvateur de Xander. Ainsi, Kendra devient la preuve vivante que jamais auparavant une Élue n’avait été soutenue par un cercle solidaire.
Cette brèche dans le mythe ne s’arrête pas là. Après la disparition tragique de Kendra – tuée par Drusilla moins d’un an après son apparition –, c’est au tour de Faith Lehane (Eliza Dushku) d’endosser le rôle. Faith incarne l’antithèse de Buffy : plus sombre, tentée par le pouvoir, elle reflète ce que Buffy aurait pu devenir sans attaches ni repères moraux. Ce jeu de miroirs entre les Slayers enrichit le propos et souligne l’unicité du parcours de Buffy.
L’émancipation face au Conseil et au destin
À travers Kendra puis Faith, la série met en lumière les failles d’un système rigide incarné par le Conseil des Observateurs. Là où les Slayers traditionnelles sont vouées à une destinée solitaire – et souvent funeste –, Buffy échappe à ce schéma grâce à ses liens affectifs et sa capacité à repenser sa mission. Ce positionnement questionne en creux l’autorité patriarcale du Conseil et ses méthodes archaïques.
Dans cet esprit, il convient de rappeler trois aspects marquants :
- Kendra représente la tradition : formée dès l’enfance pour être Slayer.
- Faith symbolise l’écart dangereux : attirée par la liberté sans limites.
- Buffy incarne la possibilité du choix collectif et du soutien partagé.
L’ultime subversion : transmettre le pouvoir
Toutes ces évolutions trouvent leur aboutissement lors d’une scène emblématique de la saison 7 : Buffy décide alors que « mon pouvoir doit devenir notre pouvoir ». Par un rituel mené avec Willow, chaque potentielle Slayer du monde accède à ses pouvoirs – balayant ainsi définitivement le dogme séculaire qui isolait les Élues. Cette dernière transformation consacre non seulement le refus de l’individualisme forcé, mais aussi une vision radicalement inclusive du combat contre les forces obscures.
Reste à voir comment le prochain reboot saura composer avec cet héritage aussi audacieux qu’intelligent.