Il y a 25 ans sortait en salles le film de science-fiction le plus critiqué : mérite-t-il sa réputation ?

Image d'illustration. Battlefield EarthBattlefield Productions LLC / PR-ADN
Il y a vingt-cinq ans sortait en salles un film de science-fiction qui allait rapidement s’attirer les critiques les plus sévères du genre. Retour sur cette œuvre controversée, longtemps considérée comme un échec retentissant du cinéma.
Tl;dr
- Battlefield Earth, adaptation ratée, reste culte pour sa médiocrité.
- Le genre science-fiction oscille entre chefs-d’œuvre et désastres.
- War of the Worlds 2025 relance le débat sur le « pire film ».
L’éternel grand écart de la science-fiction
D’un côté, la science-fiction parvient à transcender les genres, à l’image d’Interstellar de Christopher Nolan, film qui a su conjuguer prouesse technique et émotion sincère. Pourtant, derrière ce succès, subsiste un revers bien réel : pour chaque réussite éclatante, une adaptation bancale vient ternir la réputation du genre. À cet égard, l’arrivée de War of the Worlds 2025 a récemment relancé un vieux débat : qu’est-ce qui fait le « pire film de science-fiction » de tous les temps ?
L’héritage improbable de Battlefield Earth
Certains s’emballent vite et pointent déjà du doigt la dernière production, mais il faut se rappeler que le titre de « pire film SF » a longtemps été détenu par un monument du raté cinématographique : Battlefield Earth. Ce projet fou porté par John Travolta, alors au sommet d’Hollywood à la fin des années 1990, naît de sa volonté d’adapter le roman dense de L. Ron Hubbard. Initialement pensée comme une duologie, l’œuvre se concrétise finalement en un unique opus sorti à l’été 2000. Si le box-office n’a pas vibré, les conversations n’ont jamais cessé autour de cette adaptation devenue culte… pour toutes les mauvaises raisons.
Batailles interstellaires et naufrage narratif
Revenons sur l’intrigue : dans un futur lointain, la Terre n’est plus qu’un terrain minier exploité par les redoutables Psychlos. Les humains – décérébrés et asservis – finissent par se rebeller sous l’impulsion de Jonnie, un protagoniste « amélioré » par ses oppresseurs. Le récit dérape alors franchement : nos héros redécouvrent la Déclaration d’indépendance et – contre toute attente – pilotent des avions de chasse avec une aisance déconcertante. Le point culminant ? L’envoi d’un missile nucléaire à travers un portail pour anéantir la planète d’origine des Psychlos.
Voici ce qui distingue ce film des autres naufrages :
- Dialogues maladroits, devenus légendaires chez les amateurs du genre.
- Mises en scène invraisemblables, défiant toute logique narrative.
- Status culte, paradoxalement entretenu par sa médiocrité assumée.
L’étrange fascination du pire
Face à tant d’absurdités cumulées, difficile d’imaginer qu’un autre film puisse véritablement détrôner Battlefield Earth. Mais chaque nouvelle sortie rappelle que la frontière entre chef-d’œuvre et désastre reste ténue dans ce genre volatil. Peut-être est-ce là toute la magie (et le risque) intrinsèque à la science-fiction : osciller sans cesse entre éclairs de génie… et plantages mémorables.