Duchess : un thriller de vengeance désuet qui ne se soustrait pas au regard masculin
Réalisé par Neil Marshall, Duchess retrace l'histoire d'une petite criminelle de la classe ouvrière qui est entraînée dans le monde perfide de la contrebande de diamants et se transforme en une anti-héroïne avec laquelle il faut compter dans le monde obscur de la pègre.
Tl;dr
- Duchess est une tentative ratée d’un film de gangsters féministe.
- Le film reproduit des stéréotypes sexistes sans les subvertir.
- Le personnage principal, Scarlett, manque d’agence tout au long de l’histoire.
- Duchess ne parvient pas à échapper au regard masculin de son réalisateur.
Un film de gangsters féministe
Que se passerait-il si Guy Ritchie faisait un remake de Pretty Woman ? Duchess pourrait être la réponse à cette question. Cependant, le film, co-écrit par Charlotte Kirk et Neil Marshall, manque de l’énergie des premiers films de gangsters de Ritchie et ses politiques de genre semblent moins progressistes que le film de Julia Roberts, vieux de 34 ans.
Le film raconte l’histoire de Scarlett, une simple pickpocket qui tombe amoureuse d’un gangster spécialisé dans le trafic de diamants, Rob (Philip Winchester), jusqu’à ce que la tragédie la force à grimper dans la hiérarchie criminelle.
Des stéréotypes sexistes non subvertis
Scarlett a eu sa part d’hommes mauvais, de son père alcoolique et abusif Frank (Colm Meaney) à son employeur de bas étage Adam (Harvey Dean). Cependant, plutôt que de présenter sa relation avec Rob comme une continuation de mauvaises habitudes, Duchess le présente comme un chevalier blanc et une solution à tous les problèmes de Scarlett.
Le film tente de présenter une histoire de gangsters féministe qui ne mâche pas ses mots, mais il ne parvient pas à échapper au regard masculin de son réalisateur et à certains stéréotypes dépassés.
Un manque de pouvoir pour le personnage principal
Scarlett n’a pas pas une véritable capacité d’action durant la majorité du film, ce qui est un problème majeur pour un thriller de revanche mené par une femme. Lorsque Duchess donne finalement à sa protagoniste un peu d’agentivité, Scarlett finit par imiter le comportement des hommes de sa vie.
Par exemple, elle engage des femmes pour l’aider dans sa quête sanglante, mais leur seul but est de distraire les gardes avec leur féminité. Plutôt que de rejeter les stéréotypes sexistes comme l’utilisation de la sexualité féminine pour tromper les méchants masculins, Duchess les embrasse sans faire aucune tentative de subversion.
On en pense quoi ?
En fin de compte, Duchess est une déception. Il tente de se présenter comme un film de gangsters féministe, mais il ne parvient pas à subvertir les stéréotypes sexistes qu’il reproduit. Le personnage principal, Scarlett, manque d’agence tout au long du film, ce qui est un problème majeur pour un thriller de revanche mené par une femme. En fin de compte, le film ne parvient pas à échapper au regard masculin de son réalisateur. Il est temps que l’industrie du cinéma commence à donner aux femmes le rôle principal qu’elles méritent.