Drones chinois bannis : un coût élevé pour les professionnels

Image d'illustration. Drone AntigravityAntigravity / PR-ADN
Les États-Unis viennent d’interdire l’utilisation de drones fabriqués à l’étranger, une décision qui vise notamment le géant chinois DJI. Cette mesure impactera particuliers, entreprises et administrations utilisant ces appareils pour la photographie, la sécurité ou la logistique.
Tl;dr
- La FCC interdit l’importation et la vente de nouveaux drones chinois, dont ceux de DJI.
- Les drones déjà achetés restent légaux et utilisables, avec les services après-vente maintenus.
- Les professionnels, forces de l’ordre et services d’urgence sont les plus touchés, avec des coûts de remplacement élevés et un futur encore incertain.
Un tournant décisif pour le marché américain des drones
L’annonce était attendue, la décision est tombée : depuis le 23 décembre 2025, la Federal Communications Commission (FCC) interdit désormais l’importation et la vente de tout nouveau drone fabriqué par des entreprises chinoises, à commencer par l’incontournable DJI, leader mondial du secteur. Cette mesure vient clôturer une séquence réglementaire intense, qui avait vu la commission s’octroyer en novembre le pouvoir de bannir rétroactivement certains appareils ou composants radio jugés sensibles.
Quelles conséquences pour les utilisateurs actuels ?
Pour les détenteurs de modèles déjà acquis, aucune alarme à déclencher pour l’instant. La réglementation actuelle ne remet pas en cause la légalité des appareils précédemment achetés ni celle des produits ayant obtenu une autorisation officielle de la FCC avant l’interdiction. Concrètement, il reste possible de piloter son drone — qu’il soit signé DJI ou issu d’un autre fabricant étranger — en toute tranquillité sur le sol américain. De même, les services après-vente comme le programme « DJI Care Refresh » ou les réparations continueront d’être assurés pour ces équipements.
Un détail qui compte : certaines nouveautés officiellement enregistrées auprès de la commission avant l’entrée en vigueur du ban pourraient encore apparaître en rayon, comme le très attendu DJI Osmo Pocket 4, même si aucune date n’a encore filtré.
Secteurs professionnels : un impact immédiat et coûteux
Il faut cependant élargir la focale. Les premiers touchés sont sans doute les professionnels dépendant quotidiennement de ces outils. Les forces de l’ordre ou les services d’urgence, par exemple, utilisaient massivement les drones issus du catalogue chinois pour leurs interventions. Or, rares sont aujourd’hui les alternatives américaines viables. Selon une infographie réalisée par DJI, remplacer entièrement la flotte du Austin Police Department représenterait un coût estimé à 120.000 dollars. En Floride, ce chiffre grimpe à près de 200 millions de dollars. Par ailleurs, certains modèles « conformes » prennent jusqu’à six mois avant livraison.
Et demain ? Un flou persistant autour des exceptions
Si la porte semble légèrement entrouverte à certaines dérogations — le ministère de la Défense ou celui de la Sécurité intérieure pouvant accorder des exceptions au cas par cas —, rien ne garantit encore leur ampleur ni leur application concrète. Une chose paraît acquise : cette nouvelle politique américaine marque une inflexion majeure dans la gestion de la sécurité technologique nationale… et laisse en suspens l’avenir du secteur tant pour les consommateurs que pour les acteurs publics et privés.