Ce rôle culte de Stallone avait d’abord été imaginé pour Clint Eastwood

Image d'illustration. RamboOrion Pictures / PR-ADN
Peu de cinéphiles savent qu’un rôle emblématique de Sylvester Stallone n’était pas destiné à l’acteur. À l’origine, le scénario avait été pensé pour Clint Eastwood, avant que Stallone ne s’approprie ce personnage devenu culte.
Tl;dr
- Rambo aurait pu être joué par Clint Eastwood.
- Le projet a connu de nombreux changements et réécritures.
- Stallone a finalement incarné un Rambo plus vulnérable.
Un héros musclé, mais d’abord tourmenté
Difficile de dissocier aujourd’hui John J. Rambo de l’image iconique de Sylvester Stallone, torse nu, mitrailleuse à la main, incarnant le stéréotype du guerrier invincible des années 1980. Pourtant, à l’origine, le personnage n’avait rien d’un simple destructeur. Le tout premier film, « First Blood » sorti en 1982, adaptait le roman éponyme de David Morrell, publié une décennie plus tôt. L’auteur y explorait la souffrance d’un vétéran du Vietnam en proie au rejet et au traumatisme – un angle bien loin du spectacle explosif qui marquera les volets suivants.
L’ombre d’Eastwood et des acteurs mythiques
Avant que Stallone ne s’approprie le rôle, une valse de stars a plané sur le projet. Selon les confidences recueillies lors d’une séance de questions-réponses en 2014, pas moins de dix-sept versions du scénario ont circulé – un véritable casse-tête hollywoodien. Les producteurs auraient envisagé des figures majeures comme Robert De Niro, Burt Reynolds, voire même Clint Eastwood. Ce dernier faisait partie des préférences de John Calley, alors vice-président chez Warner Bros., lors de l’acquisition des droits d’adaptation. Toutefois, ni lui ni aucun des noms prestigieux cités n’a franchi le pas.
L’évolution d’une légende cinématographique
La trajectoire chaotique du projet doit beaucoup à sa matière première : un récit socialement chargé où Rambo et le shérif Will Teasle sont présentés comme deux facettes opposées de l’Amérique post-Vietnam. Si dans le roman chacun incarne une vision légitime, le film privilégiera finalement le point de vue du vétéran traqué – reléguant la dimension critique au second plan à mesure que la saga gagne en spectaculaire.
Quelques points illustrent la complexité du choix initial pour incarner Rambo :
- Kris Kristofferson, musicien et acteur, avait été pressenti par Morrell.
- Clint Eastwood, déjà célèbre pour « Dirty Harry », aurait pu imposer une tout autre présence.
- L’âge et l’aura héroïque d’Eastwood en faisaient cependant un candidat discutable pour ce rôle vulnérable.
Derrière la musculature, la fragilité
Si l’on imagine aisément l’interprétation brute qu’aurait livrée Eastwood – ou celle d’autres géants hollywoodiens –, c’est finalement un Rambo plus humain que propose Stallone : « The lead character doesn’t do grandstand speeches; he isn’t clever or witty. » Ce choix donnera naissance à une figure ambivalente, survivant blessé autant qu’icône virile. Ainsi se dessine la véritable force du film original : sa capacité à conjuguer action haletante et drame psychologique au cœur de l’Amérique des années troubles.