Batteries : Hydro-Québec travaille sur un composé en verre ininflammable
Une batterie haute capacité, au chargement rapide et sans composant inflammable sera commercialisé d'ici deux ans par Hydro-Quebec. De quoi éviter des scandales d'explosion de batteries
Alors que les capteurs photo/vidéo de nos smartphones sont toujours plus compétents, que la sécurité y est accrue grâce aux identifications biométriques, que les systèmes sur puce (SoC) sont plus performants que jamais et que la 5G, énergivore, pointe le bout de son nez, se pose la question de la seule faiblesse de nos ordinateurs de poche : l’autonomie. La batterie des smartphones tient aujourd’hui entre une journée et une journée et demie sur une seule charge, cependant les recharger plus souvent altère à la longue leur capacité de rétention de l’énergie. Si elle n’est pas spécifiquement pensé pour les mobiles, une batterie à charge rapide et non inflammable, mise au point en partie par John Goodenough, lauréat du prix Nobel de chimie 2019 (à 97 ans qui plus est), a été homologuée par l’entreprise canadienne Hydro-Québec. Goodenough est reconnu pour le développement de la batterie rechargeable Li-ion, mais ces dernières années il travaillait avec Maria Helena Braga, professeur d’ingénierie à l’Université de Porto au Portugal, sur un verre rechargeable au lithium à l’état solide.
De nombreux avantages
Celui-ci utilisait, selon IEEE Spectrum, un verre chargé de métaux alcalins comme électrolyte de la batterie. L’électrolyte est le matériau entre la cathode et l’anode et est le composant principal de de nos batteries, mais est également inflammable. Selon les deux chercheurs, leur batterie offre une grande capacité, la charge se fait en “minutes plutôt qu’en heures“, fonctionne aussi bien par temps froid que par température élevée et son électrolyte à l’état solide n’est pas inflammable.
Disponible d’ici deux ans
Une batterie à l’état solide de “première génération” est utilisée par Blue Solutions, société qui regroupe les activités de stockage d’électricité développées par le Groupe Bolloré. Une autre de “seconde génération” est co-financée par Daimler-Benz. Celle de Goodenough et Braga représentera la “troisième génération” et est un composé inorganique qui a selon Hydro-Québec “une conductivité ionique supérieure à celle du polymère“. L’entreprise espère rendre disponible cette dernière “pour un ou plusieurs partenaires commerciaux d’ici deux ans“. Elle aurait de nombreux avantages à intégrer nos mobiles, mais aucune application n’a pour l’instant été précisé par Hydro-Québec.