Avant Fallout, Ella Purnell brillait dans une adaptation d’Agatha Christie au casting prestigieux

Image d'illustration. Ordeal by InnocenceBBC / PR-ADN
Avant de se faire remarquer dans la série Fallout, Ella Purnell a tenu un rôle marquant dans une adaptation d’Agatha Christie réunissant de nombreux acteurs renommés. Ce projet mettait en lumière ses talents au sein d’une distribution prestigieuse.
Tl;dr
- La série BBC s’éloigne de l’œuvre d’Agatha Christie.
- Une ambiance visuelle forte, mais personnages peu attachants.
- Bonne option pour les amateurs de mystères non puristes.
Un classique revisité : entre audace et maladresses
Sur le papier, Ordeal by Innocence avait tout pour séduire. Le roman de 1958 d’Agatha Christie, initialement accueilli avec scepticisme, offre une intrigue à la fois sombre et fascinante : un géophysicien nommé Arthur Calgary revient sur une affaire vieille de deux ans pour innocenter un homme déjà mort, tout en ranimant des plaies jamais refermées au sein de la famille Argyle. Mais l’adaptation proposée par la BBC, si elle bénéficie d’un format mini-série idéal, bouscule résolument les attentes des puristes.
L’esthétique avant tout… mais à quel prix ?
L’un des points les plus marquants de cette version télévisée reste sans doute son souci du détail visuel. Le manoir des Argyle, richement mis en scène, s’impose tel un personnage à part entière : chaque recoin transpire l’opulence, contrastant cruellement avec l’ambiance délétère régnant parmi ses occupants. Pourtant, derrière cette façade léchée, quelque chose cloche. La narration semble se perdre dans le méandre des ambitions stylistiques du réalisateur, délaissant au passage la construction psychologique des protagonistes.
Personnages en demi-teinte et adaptation discutée
Il y a, certes, un casting impressionnant — impossible d’ignorer la présence d’Alice Eve, de Bill Nighy, ou encore d’Ella Purnell. Mais là où le roman original creusait l’ambivalence morale de chacun avec subtilité, la série force le trait : pratiquement tous sont décrits comme odieux ou suspects. À force d’insister sur cette noirceur ambiante et ces personnalités à la limite du caricatural, on finit par perdre toute empathie. Même lorsque la série tente d’apporter ses propres rebondissements – notamment en modifiant l’identité du coupable –, la démarche semble presque gratuite et risque fort de heurter les connaisseurs de l’œuvre.
Pour mieux comprendre cette approche, il suffit d’observer :
- L’ouverture centrée sur l’accusation brutale de Jack (Anthony Boyle) bouleverse la dynamique du récit.
- L’arrivée soudaine du mystérieux Calgary (interprété par Luke Treadaway) relance maladroitement une enquête déjà alourdie.
- L’intrusion rapide d’une nouvelle belle-mère (incarnée par Alice Eve) aggrave tensions et incompréhensions au sein du clan familial.
Mystère honnête pour néophytes… réserve pour les puristes ?
Malgré ces défauts criants – un scénario parfois trop chargé, des figures peu nuancées –, la série n’est pas totalement dépourvue d’atouts. Les amateurs de suspense qui ne connaissent pas l’intrigue originale pourraient y trouver leur compte ; une atmosphère pesante réussie et quelques surprises jalonnent ce whodunnit moderne. Les inconditionnels d’Agatha Christie, eux, préféreront sans doute se tourner vers des adaptations plus fidèles qui perpétuent mieux l’aura intemporelle de la reine du crime.