Test Berserk and the Band of the Hawk

Par Antoine Roche publié le 20 mars 2017 à 16h00, modifié le 23 mars 2017 à 11h54.
5 /10

Notes

  • Berserk and the Band of the Hawk
    5

Avantages

  • Des hectolitres de sang...
  • Une violence addictive qui défoule
  • Quelques animations et transformations badass
  • Couverture généreuse de l'oeuvre et extraits des films
  • Voix japonaises...

Inconvénients

  • ... mais de la censure
  • Techniquement pauvre et daté
  • Répétitif à tous les niveaux (gameplay, ennemis, environnements...)
  • Manque global de challenge
  • Pas de multijoueur
  • ... mais interface et sous-titres en anglais

S'il y a bien une adaptation à la sauce Musô qui fait pleinement sens, c'est celle de Berserk. Malheureusement, comme vous allez le voir dans notre test de Berserk and the Band of the Hawk sur PS4, le résultat est loin d'être parfait.

Introduction

Développé par Omega Force et édité par Koei Tecmo, Berserk and the Band of the Hawk (nommé Berserk Musô au Japon) reprend donc comme d’autres licences avant lui les grandes lignes des caractéristiques de la saga Dynasty Warriors. Pas de place pour la finesse ici, le joueur est là pour trancher des ennemis par centaines en massacrant les boutons de sa manette. Mais est-ce qu’on s’amuse et est-ce que l’oeuvre originale est bien respectée ? C’est ce que nous allons voir dans notre test de la version PS4.

Guts la Grande Faucheuse

Basé sur le manga Berserk de Kentaro Miura donc, Berserk and the Band of the Hawk commence avec un argument de taille : il couvre une très grande partie de l’oeuvre et fait donc office d’excellent point d’entrée dans la saga pour les néophytes et ceux qui veulent se remettre dans le bain. Dans le détail, le jeu couvre 4 arcs : The Golden Age, The Black Swordsman, Conviction et The Falcon of the Millennium Empire. Le jeu va donc plus loin que la récente série (dont la saison 2 commence bientôt) et a notamment la bonne idée d’utiliser de nombreux extraits des 3 excellents films animés pour illustrer le Golden Age (les autres arcs utilisant le moteur du jeu pour créer des cinématiques bien moins agréables à l’oeil).

Malheureusement, entre les séquences qui racontent la riche et sanglante histoire de Guts et de la Bande du Faucon, il y a aussi un jeu vidéo. Nous sommes donc ici dans un jeu d’action en 3D à la 3ème personne où il va falloir se frayer un passage au milieu de centaines d’ennemis tous plus clonés et stupides les uns que les autres. C’est bien simple, en dehors de quelques objets et éventuelles esquives, vous allez passer le plus clair de votre temps à marteler deux touches de votre manette pour faucher devant vous comme si vos adversaires n’étaient que du blé.

Les combats à cheval n’ont pas grand intérêt

Les combats à cheval n’ont pas grand intérêt

Vous me copierez 500 fois...tout

A moins de jouer en difficulté maximale, le jeu ne présente presque aucun challenge tant les ennemis sont lents et n’infligent pas de dégâts (il est possible de traverser un niveau sans taper personne en passant simplement au milieu d’eux…), même en difficile. Les boss ne sont pas beaucoup plus durs et se résument souvent à des poteaux blindés de vie. A l’inverse, certains d’entre eux présentent des attaques complètement pétées et injustes capables de faire jeter sa manette (c’est du vécu, coucou Femto). Au basique système de jauges de rage à remplir en attaquant pour gagner en puissance et utiliser une attaque dévastatrice s’ajoutent des systèmes assez sommaires d’objets actifs (armes secondaires, potions…) et de statistiques à base d’objets passifs à améliorer qui donnent l’impression de ne pas changer grand-chose. Avec assez peu de combos proposés et moins de 10 personnages jouables, vous obtenez un titre relativement peu généreux sur le côté baston et au gameplay véritablement peu profond et intéressant.

Un boss qui m’a littéralement bloqué en permanence contre un mur

Un boss qui m’a littéralement bloqué en permanence contre un mur

De même, les environnements des niveaux (dont le level design fermé et les objectifs à accomplir sont parfaitement non inspirés) sont à la fois laids et vides et peinent véritablement à retranscrire la folie épique de certains passages du manga. On pensera notamment à la bataille de la forteresse de Doldrey, que l’on conseille plutôt de vivre dans le film. Bref vous l’aurez compris, Berserk and the Band of the Hawk n’a pas grand-chose pour lui depuis le début de ce test et termine pourtant avec la moyenne. Comment l’expliquer ?

Heureusement qu’il y a des extraits des films

Heureusement qu’il y a des extraits des films

Sang pour sang médiocre

Tout d’abord, outre son histoire intense et visiblement trop mature car le jeu censure plusieurs éléments, Berserk and the Band of the Hawk arrive à être régulièrement jouissif. Oblitérer une centaine d’ennemis d’un seul coup d’épée dans des gerbes de sang a quelque chose de gratifiant, même au bout d’une 15aine d’heures de jeu à presque toujours faire la même chose (environ le temps nécessaire pour terminer la campagne). D’ailleurs, malgré quelques rares ralentissements, le titre reste fluide même quand l’écran est littéralement plein d’éléments. Pas de membres tranchés ou de tripes malheureusement, car le jeu reste finalement assez “sage” dans le gore. Heureusement vers la fin de l’aventure certains pouvoirs, animations et transformations relèvent un peu le niveau.

Malgré l’absence notable de multijoueur, les plus motivés pourront continuer à jouer une fois la campagne terminée. Un mode libre permet de revivre l’histoire principale avec le personnage de son choix et éventuellement réussir des objectifs secondaires facultatifs pour débloquer des images, tandis qu’un mode Endless Eclipse propose d’enchaîner des vagues d’ennemis et des objectifs à accomplir à travers de nombreux étages pour débloquer des éléments. C’est peut-être ici que les adeptes de challenge trouveront un semblant d’intérêt d’ailleurs, puisque la mort y est définitive (celles de vos yeux en tout cas, tant l’environnement où se déroule ce mode est horrible).

Conclusion

Difficile de véritablement recommander Berserk and the Band of the Hawk. Si (re)découvrir manette en main la riche oeuvre de Kentaro Miura est assurément agréable tant ce récit de dark fantasy est intense (malgré la censure présente ici…), le plaisir des premières heures de jeu tombe très rapidement dans la répétitivité à la limite de la corvée pour atteindre le prochain bout d’histoire. Musô oblige le gameplay proposé ici est globalement trop simpliste pour passionner, tandis que le contenu souffle trop le chaud et surtout le froid pour compenser.

Certains des autres personnages sont agréables à jouer

Certains des autres personnages sont agréables à jouer

A moins d’être un véritable fan de Berserk dont le rêve est d’incarner Guts pour balayer ses ennemis sans trop cogiter, les joueurs simplement à la recherche d’un bon jeu d’action ou d’un Musô trouveront assurément mieux ailleurs, tandis que ceux uniquement curieux de l’histoire peuvent sereinement préférer se lancer sur le manga ou les films/la série à la place.

Berserk and the Band of the Hawk

Berserk and the Band of the Hawk est disponible depuis le 21 février sur PS4 et PC.