Test Plantronics Backbeat Sense

Par Lionel publié le 6 juin 2016 à 14h00, modifié le 31 janvier 2017 à 16h08.
Tech
Un switch à double fonction, simple et efficace

Un switch à double fonction, simple et efficaceBegeek

7 /10

Notes

  • Design et Ergonomie
    9
  • Isolation
    7
  • Son
    6

Avantages

  • Une très grosse batterie
  • Le plein de fonctionnalités
  • Une application dédiée
  • Très léger

Inconvénients

  • Un arceau peu adapté aux petites têtes
  • Une certaine latence lors du play/pause
  • Un prix élevé sans pouvoir prétendre être hi-fi

Petit nouveau dans un secteur extrêmement concurrentiel, le Backbeat Sense de Plantronics a-t-il ce qu'il faut pour sortir du lot ? Réponse en test et en images.

Préambule

Entreprise à la longue histoire, Plantronics commence son périple en 1961, lorsque l’un de ses deux fondateurs, Keith Larkin, propose un micro-casque ultra-léger à United Airlines, la compagnie américaine d’aviation. Cette dernière, qui cherchait à remplacer le microphone à main que tenaient ses pilotes dans les cockpits, est séduite par l’idée. Plantronics obtient rapidement un brevet américain pour son innovation, et l’exclusivité des ventes au sein du secteur aéronautique. En 1969, Neil Armstrong portera un casque SPENCOM pour son envol vers la Lune à bord d’Apollo 11.

Considéré comme le leader mondial dans le domaine des micros-casques légers pour les télécommunications, Plantronics règne toujours sur un marché où la concurrence est pourtant de mise. En tentant avec une série de casques dédiés aux particuliers de s’introduire sur le secteur des casques audio nomades, l’entreprise fait un pari risqué. Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Design et Ergonomie

Les casques sans fil avec la norme Bluetooth, apparus récemment sur le marché, correspondent à des besoins de mobilité grandissants et permettent un encombrement réduit, ainsi qu’un risque zéro de jeter son casque à la poubelle lorsque le câble rend l’âme.

Le Backbeat Sense est donc un casque Bluetooth, qui s’intègre dans une série dont font également partie le Backbeat Pro, haut de gamme pensé pour la maison et le Backbeat Fit, dédié aux sportifs avec son tour de cou et sa structure englobant l’oreille.

Au déballage, ce petit casque sans fioriture apparaît immédiatement léger, sans être fragile, notamment grâce à son armature de fer sur la partie extérieure — une armature qui rappelle le très populaire Koss Porta Pro, casque au design minimaliste et garantie à vie grâce à des composants solides, que l’on retrouve ici sur le Backbeat Sense.

Première note positive lors de cette prise en main-découverte du casque, les indicateurs de sens « Left » et « Right » sont disposés directement sur les écouteurs grâce à des trouées dans le cuir. Aucun risque de se tromper, et c’est important.

Un design réfléchi

Un design réfléchiBegeek

Le casque possède des fonctions rares et bienvenues, telles qu’OpenMic, un bouton placé sous l’écouteur gauche permettant d’atténuer le volume sonore du morceau joué pour mieux prêter attention aux conversations et bruits environnants.

Des fonctionnalités bien pratiques

Des fonctionnalités bien pratiquesBegeek

Un autre bouton, placé cette fois-ci sous l’écouteur droit, permet de localiser votre casque, s’il vous arrivait de le perdre. L’application dédiée Plantronics Hub (iOS) et Détecter mon casque (Android) permettent, à partir de votre smartphone, d’envoyer une tonalité sonore signalant sa localisation. Dans le pire des cas, la fonction Backtrack intégrée à l’application permet de retrouver votre casque sur une carte, en se basant sur sa dernière utilisation.
Les applications iOS et Android permettent en outre de choisir une langue parmi les 14 disponibles pour recevoir les alertes relatives à la batterie et à l’état de connexion des périphériques au casque.

Un switch à double fonction, simple et efficace

Un switch à double fonction, simple et efficaceBegeek

Un très simple switch permet d’allumer et d’éteindre le casque ainsi que d’appairer le casque à un appareil, et un dernier bouton, sûrement le plus important, permet de mettre en pause un morceau en cours et de relancer la lecture, sur simple pression au niveau du cercle que forme l’écouteur.

L’attraction principale du casque reste ses capteurs intelligents, qui détectent si vous enlevez ou portez le casque à votre tête, et arrête ou joue automatiquement la musique en cours. Cette fonction s’est révélée de la véritable magie noire lors de sa première utilisation : on ne s’attend pas à ce que sa musique s’arrête toute seule en retirant le casque, et à retrouver celle-ci là où l’on l’avait laissé quelques instants ou quelques heures auparavant. Cette fonctionnalité, en plus d’être pratique, permet également d’économiser la batterie.

Deux points sont cependant à revoir :
– Le casque démarre automatiquement iTunes et lance une chanson dès lors qu’on enfile le casque. Si l’on veut simplement regarder une vidéo, le lancement automatique de la musique est alors très intrusif.
– On note une latence d’une demie-seconde entre le moment où l’on appuie sur Pause et la pause effective sur un morceau, à partir du câble Jack. C’est un peu long.

Isolation

De manière assez surprenante, le Backbeat Sense ne s’en sort pas si mal au niveau de l’isolation. Les casques « on-ear » ne sont pas connus pour être les plus isolants (surtout comparés à des over-ear), les écouteurs L et R étant simplement posés sur les oreilles, mais le Sense tire véritablement son épingle du jeu. Contrairement à des casques de même gabarit, tel que le Sennheiser HD219, le Sense repose entière sur les oreilles et sans bouger (on ne le recommandera cependant pas pour vos activités sportives). On aurait cependant souhaité des degrés de réglage supplémentaires sur l’arceau (il en possède 10), pour les plus petites têtes parmi nous.

Étonnant, cet over-ear

Étonnant, cet over-earBegeek

Un effet de succion entre presque en jeu au bout de quelque temps (on grossit le trait, mais l’image prend du sens une fois l’appareil sur les oreilles). Le casque semble épouser parfaitement l’oreille et isole de manière efficace les bruits externes, alors même qu’aucune technologie de réduction de bruit active n’équipe le casque. Autre bon point : on ne note aucune fuite sonore. Décidément, le Sense est plein de surprises.

Son

Détails

Le Backbeat Sense, malgré son joli look et son prix, ne peut prétendre à être un casque hi-fi. Le niveau de détail ne vaut pas un Focal Spirit (unique en son genre) mais se rapproche du toujours vanté Audio Technica ATH-M50. Disons que vous n’allez pas redécouvrir votre bibliothèque avec le Sense.

Scène Sonore

Le rendu stéréo est très correct sur le casque, qui dispose tel son à gauche et tel son à droite. Sur les morceaux de The Soft Moon, qui utilise des effets tels que le Panning (Panoramique) de manière aussi divertissante que pertinente sur son deuxième album, le rendu stéréophonique est bien rendu.

Aigües

Une seule solution pour tester les fréquences hautes d’un casque : la musique classique et ses instruments à vent — ou bien le 8-bit de Crystal Castles et la noise pop de Sleigh Bells. À travers ces trois genres, le Backbeat s’en sort bien : sans produire de sibilance, il reproduite les fréquences hautes de manière fidèle.

Médiums

Les médiums : des fréquences complexes, qui recoupent la plupart de ce que nous percevons. Majoritairement, des voix. Aussi, pour tester le Backbeat Sense, des morceaux acoustiques s’imposent, permettant de dégager la voix, qui, nue, apparaît sans artifice. Sur I’m a Fool to Want You (Edited Master CS 8048) de Billie Holiday, la superbe voix de la chanteuse est reproduite fidèlement, dans sa complexité naturelle ; sur Fever d’Eva Cassidy, ce sont à la fois la douceur et la puissance de la voix de la chanteuse que le Sense reproduit avec justesse. Enfin, sur la référence On Coming from a Broken Home (PT1) de Gil Scott-Heron, le murmure de l’artiste au creux de notre oreille est bien distinct et l’on ne distingue pas de lacune dans la reproduction du son.

Basses

À 3:25 sur le morceau Why So Serious? de Hans Zimmer, qui illustre The Dark Knight, des sub-bass très subtiles et puissantes cernent vos oreilles, et font trembler vos tympans — ou votre pièce si vous utilisez de bonnes enceintes. Ce très beau morceau permet de déterminer avec facilité le rendu des basses d’un périphérique sonore. Le Backbeat Sense n’a malheureusement pas fait trembler la baraque, et ne se démarque pas des casques over-ear vendus au même prix. Il reproduit toutefois correctement l’effet de panning dont on parlait un peu plus haut, et peut se targuer de produire des basses qui ont du punch, avec un bel impact et une bonne extension tout au long de l’enveloppe ADSR.

Caractéristiques techniques

  • Impédance = 32 Ω
  • Poids (sans câble) = 140 g
  • Câble Jack = 3,5 mm
  • Longueur de câble = 3 m
  • Réponse en fréquence = 20 – 20 000 Hz
  • Niveau de pression sonore (SPL) = 105 dB
  • Distortion harmonique (THD) = n/a
  • Batterie : 18h en écoute normale
  • Type de batterie : Rechargeable, non-remplaçable (lithium-ion)
  • Connectivité : Bluetooth v4.0 + EDR, A2DP, AVRCP, HFP 1.6 wideband, HSP 1.2

Conclusion

Finalement, la chose la moins sexy sur ce casque est encore son nom. Le casque est étonnamment isolant, dispose d’une très bonne autonomie et de fonctionnalités qui l’empêchent de se limiter à sa fonction première : reproduire du son.


On regrettera un petit défaut (perfectible) au niveau du design d’une part et de l’ergonomie d’autre part, ainsi que son prix, un peu cher au lancement : 159 €. Sur ce segment tarifaire, on retrouve notamment le toujours encensé Audio-Technica ATH-M50x et mieux encore, le Sennheiser HD 598 ou le Focal Spirit One, si tant est que vous farcir un câble vous est surmontable. Il reste que le Backbeat Sense est un très bon casque pour vous accompagner dans vos trajets quotidiens et au-delà, un casque qui va plus loin que la simple diffusion du son pour offrir des fonctionnalités innovantes et loin d’être inutiles.