Test Absolver

7 /10

Notes

  • Absolver
    7

Avantages

  • Une direction artistique très réussie
  • Un jeu qui ne prend pas par la main
  • Un système de combat riche, malin et percutant…
  • Un univers mystérieux…

Inconvénients

  • Contenu léger
  • Quelques bugs de jeunesse
  • … un peu brouillon au-delà du 1v1
  • … qui pourrait décourager

Un jeu de combat riche et profond à la troisième personne dans un univers aussi sauvage que mystérieux, voici venir Absolver, l'un des meilleurs titres de cet été qui pourrait cependant bien profiter de quelques améliorations.

Introduction

Lorsque Devolver dévoilait pour la première fois Absolver en 2016, le titre des Parisiens de Sloclap avait assurément suscité de l’intérêt et de la curiosité, tant pour son gameplay visiblement atypique que pour sa direction artistique séduisante. Aujourd’hui, le jeu de combat est disponible sur PC et PS4 et il est l’heure de voir ce que le titre a véritablement dans le ventre.

Un univers volontairement mystérieux

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Absolver ne s’embête pas avec une histoire, des dialogues et des cinématiques à rallonge. Après avoir créé votre personnage en sélectionnant quelques caractéristiques physiques et choisi parmi 3 classes de base à la capacité spéciale différente pour gérer les coups adverses (absorption, parade complète ou esquive supplémentaire), le joueur est littéralement jeté dans les ruines d’un empire visiblement déchu et peuplé d’habitants qui s’expriment surtout avec leurs poings et leurs pieds dans le visage des autres : Adal.

Avec un masque sur le visage, il vous sera juste exposé que vous allez devoir parcourir les quelques zones de la région alentour afin de trouver et battre plusieurs boss et mini-boss pour gagner le droit de devenir le combattant ultime. S’il y a bien quelques indications sur les touches et mécaniques de base au démarrage, le titre laisse ensuite le joueur se débrouiller. Pas de quête ou de mini-carte (en dehors de celle, sommaire, présente au niveau de rares piliers placés dans chaque zone), de boussole ou de GPS : les premières heures il va falloir accepter de vous perdre malgré la taille raisonnable du monde.

Cet aspect aura un charme certain pour les amateurs d’exploration et de découverte malgré les murs invisibles et couloirs omniprésents, tandis que les gens (comme votre serviteur) sans le moindre sens de l’orientation et mémoire risquent de vivre un calvaire d’allers-retours et de pertes de repères. D’autant que les adversaires IA ont tendance à réapparaitre très rapidement dans les zones déjà nettoyées, ce qui pousse régulièrement à traverser rapidement une zone en ignorant ceux qui essayent de vous frapper à la recherche d’un boss ou d’un objet à ramasser.

Heureusement, malgré ce choix qui divisera et les nombreuses chutes et noyades mortelles qui en découlent, Absolver brille sans le moindre doute sur sa direction artistique. Malgré son moteur relativement peu fin et assez minimaliste, le jeu propose un aspect visuel extrêmement séduisant, tant au niveau des décors que des costumes et personnages. L’ambiance sonore assez discrète est également réussie et l’on oublie rapidement le fait que le jeu est quasi intégralement muet. Cet aspect sans paroles est également agréable lorsque l’on se penche sur l’intégration des autres joueurs dans le monde.

Un peu comme Journey, les autres joueurs en ligne apparaissent en direct autour de soi et le seul moyen pour communiquer passe par une roue d’animations basiques. Ni chat ni communication vocale ne sont là pour polluer l’univers. Charge alors à chacun de s’affronter ou au contraire de coopérer en silence pour atteindre un objet, se ressusciter ou battre un mini-boss. À titre absolument personnel, j’ai commencé l’aventure seul avant de grouper au hasard avec un inconnu qui m’a ensuite ajouté sur Steam et avec qui j’ai finalement terminé le jeu en coopération vocale sur Discord. Une expérience de jeu assurément sympathique qui démontre les interactions possibles dans le monde d’Absolver malgré son silence.

Un système de combat riche et réussi

Mais là où brille avant tout Absolver, c’est bien au niveau des combats et de son système de progression qui donne véritablement l’impression de s’améliorer et de progresser au fil des heures. Pensé pour être joué à la manette, le titre propose tout d’abord aux joueurs des outils classiques en plus de la capacité spéciale de chaque classe évoquée au début. Outre les coups que nous allons détailler dans un instant, on relèvera tout d’abord la présence de parades et d’esquives qui consomment dans une barre d’énergie, mais permettent également de remplir des cristaux. Ces derniers, une fois chargés, servent à activer des pouvoirs (soin, capacités offensives, invocation d’arme…etc.).

Un système déjà riche et qui réclame un bon sens du timing, mais qui n’est rien comparé à celui des coups. Le personnage du joueur peut alterner librement en combat entre 4 positions dans chacune desquelles il peut assigner des mouvements d’attaque (attaques normales sur un bouton et attaques alternatives sur un autre). Au début du jeu les possibilités sont limitées dans ce deck de combat, mais à force de grimper en niveau et apprendre de nouvelles attaques (en remplissant des jauges d’apprentissage en esquivant ou en parant des ennemis qui les connaisse et ainsi vous les apprenne malgré eux, comme un vrai entrainement sauf qu’il faudra ici survivre aux combats pour conserver sa progression), le joueur va pouvoir se créer un personnage à la carte. Un peu comme si un personnage de Tekken/Street Fighter pouvait apprendre et posséder tous les coups des autres et où le joueur n’aurait plus qu’à faire ses choix selon sa manière de jouer.

Il est ainsi possible de créer de riches combos aux objectifs (hauteur d’attaque, étourdissement, brise garde…etc.) et dégâts variés, tandis qu’il est également possible de se battre de temps en temps avec des gantelets et des armes blanches qui changent la donne. Ces dernières peuvent être ramassées par votre adversaire et il faudra donc faire attention. Bref, ce système de combat où marteler ses touches sans finesse n’est pas une bonne idée, couplé à un classique système d’équipement à ramasser (tête, bracelets, pieds, jambes, torse…etc.) avec des statistiques (force, endurance, volonté…etc.) qui influent sur les résistances, les dégâts ou encore la vitesse, plairont assurément aux plus pointilleux. On regrettera cependant de ne pas pouvoir faire le ménage dans un inventaire qui se remplit rapidement d’objets inutiles ou en double, tandis qu’à l’inverse on se met rapidement à chasser de nouveaux mouvements comme l’on chasse des Pokémon.

De plus, les animations des personnages et les sensations des coups sont véritablement efficaces et les combats en 1v1 sont violents, fluides, tactiques et tout simplement réussis. On regrettera en revanche que lorsque plus de combattants sont présents, l’ensemble devient assez brouillon et le moteur peine à gérer correctement les multiples collisions. Par ailleurs, quelques jours après sa sortie et malgré un premier patch rapide, Absolver n’est pas exempt de bugs variés (crashs, chargements infinis, soucis de serveurs, bugs d’IA… etc.) qu’il faudra rapidement corriger et qui font baisser notre note finale d’un point. Concernant les performances, sur notre PC de test relativement solide sans être non plus un monstre de dernière génération, le jeu ne bouge pas des 60 fps (contre 30 fps maximum sur PS4), tous les taquets poussés au maximum. Appréciable.

Comptez autour d’une demi-douzaine d’heures selon vos performances et votre façon de jouer pour “terminer” la partie solo d’Absolver. Cette dernière sert finalement plus de gros didacticiel au principal morceau du jeu : le multijoueur. En effet, le jeu propose du 1 contre 1 en arène fermée (du 3v3, du classé ou encore un mode spectateur sont en développement pour des futures mises à jour gratuites) qui permet de continuer à gagner des niveaux pour améliorer ses statistiques, apprendre des mouvements supplémentaires et également débloquer des versions plus fortes des boss du solo à force de progresser en gagnant. Les gens qui ne jurent que par le PVE risquent donc d’être déçus de devoir forcément passer par le PVP pour débloquer le contenu de haut niveau.

Conclusion

Si Absolver était un objet, ce serait assurément un diamant brut. Déjà fort joli et solide sous sa forme actuelle grâce à une direction artistique charmeuse et un système de combat très malin et efficace (notamment le système d’apprentissage des nouveaux coups, très bien vu), le jeu de Sloclap ne demande qu’à être taillé davantage par le studio pour ajouter du contenu (modes, bestiaire, zones, mouvements…), corriger quelques bugs et pourquoi pas améliorer quelques éléments d’interface (stockage de l’équipement, minimap facultative…?) afin de faire rester les joueurs.

Il faudra également que ces derniers eux-même mettent la main à la patte pour la pérennité du jeu. En effet, seuls les plus motivés de la bagarre et non allergiques au PVP risquent de rester sur le jeu une fois sa courte partie solo terminée et il faut espérer que le joli démarrage du titre (le meilleur lancement de l’histoire de Devolver) ne se transformera pas trop rapidement en désert.

Absolver

Absolver est disponible sur PC (via Steam ou GOG) et PS4 depuis le 29 août 2017. Ce test a été réalisé sur la version Steam et on relèvera que la version GOG ajoute gratuitement l’excellent Furi (facturé normalement à 19,99 euros tout de même) et 4,50 euros au porte-monnaie lors de l’achat.