SS-GB : notre avis sur la mini-série BBC qui mêle uchronie et nazis
Le premier épisode de la mini-série SS-GB ne nous aura peut-être pas autant emballé que celui de The Man in the High Castle, mais l'uchronie nazie proposée par BBC One mérite pourtant que l'on y reste jusqu'au bout.
Si je vous dis “série uchronique inspirée d’un roman où les nazis ont remporté des affrontements qu’ils ont perdus dans la réalité”, il y a de fortes chances que vous me répondiez : The Man in the High Castle. Et vous auriez dans l’absolu raison (d’autant que la saison 2 récemment diffusée sur Amazon Prime Video est très réussie), sauf qu’il va ici être question d’un autre show inspiré du roman éponyme de Len Deighton : SS-GB.
Et si les nazis avaient gagné la Bataille d’Angleterre
Contrairement à l’oeuvre de Philip K.Dick, dans cette mini-série de 5 épisodes diffusée sur BBC One les Allemands ne sont pas encore victorieux dans le monde entier. Nous ne sommes qu’en 1941 et le récit démarre environ un an après que l’Allemagne Nazie ait remporté la Bataille d’Angleterre. Dans cette version alternative de l’histoire, le Royaume-Uni (et notamment Londres dans la série) est donc occupé.
L’intrigue suit notamment Douglas Archer (incarné par Sam Riley), un détective de Scotland Yard réputé. Tout démarre avec une enquête lambda sur le meurtre d’un homme qui s’avère très rapidement tout sauf banale et notamment liée à la Résistance. La découverte de certains éléments incite même le Reich à envoyer dans le pays Oskar Huth (Lars Eidinger), un agent nazi haut gradé pour superviser l’enquête.
Autour de cette affaire qui s’épaissit rapidement tournent également d’autres personnages, comme la mystérieuse journaliste américaine Barbara Barga (Kate Bosworth) ou encore le coéquiper d’Archer, Harry Wood (James Cosmo), tandis que le doute est spécialement présent autour des motivations et allégeances de chacun, y compris de notre héros. Voilà pour les bases posées par ce premier épisode et, format mini-série oblige, il y a de fortes chances pour que la série ne soit pas beaucoup plus compliquée que cela au final.
Un air de The Man in the High Castle en plus léger
Le show devrait en rester à ce mélange relativement classique de thriller, de policier et d’Histoire (enfin “Histoire”, du coup), tout en utilisant sa réalité alternative uniquement pour proposer un univers un peu différent et non pour étoffer le mystère comme le fait notamment The Man in the High Castle. Cela n’est absolument pas un problème puisque ce que propose la série dans ce premier épisode est convaincant et digne de la majorité des productions anglo-saxonnes sur le petit écran.
L’ambiance et les décors sont réussis (beaucoup trop envie de s’habiller comme le héros subitement), les acteurs sont dans le ton et globalement réalisation et rythme font qu’on ne s’ennuie pas durant la première heure disponible. L’envie de voir le fin mot de l’histoire est là, notamment grâce à ce format court qui devrait éviter de se perdre en sous-intrigues peu captivantes. En revanche, à moins d’un sérieux plot twist par la suite, difficile d’imaginer SS-GB comme une série culte qui restera dans les annales tant l’aspect uchronique est le seul véritablement original pour le moment.
SS-GB : notre avis
Le premier épisode de SS-GB est bon. L’ensemble se tient parfaitement dans tous les domaines, bien qu’il manque (pour le moment seulement ?) un petit brin de profondeur scénaristique et de folie en dehors de son cadre uchronique. Il reste 4 épisodes pour que l’intrigue décolle un peu plus et que le show se termine de manière plus marquante qu’il n’a commencé.
Reste qu’après avoir vu ce premier épisode nous recommandons SS-GB, notamment aux spectateurs friands d’enquêtes sur fond de guerre, à ceux qui aiment l’ambiance de The Man in the High Castle et également à ceux qui trouveraient cette dernière trop touffue pour être correctement appréciée.