YouTube supprime 17 000 chaînes pour discours haineux
Ainsi que 100 000 vidéos, afin de refléter un changement de politique entré en vigueur le mois de juin dernier.
YouTube est le royaume de toutes les possibilités : on peut y être très drôle, très instructif, s’en aider pour réussir sa vie ou être très controversé. Cette dernière catégorie est visée par YouTube qui surveille un nombre croissant de chaînes et de créateurs qui flirtent avec l’intolérable. L’entreprise de Google expose dans un billet publié sur son blog le 3 septembre les résultats de la mise en place d’une politique différente depuis le mois de juin. La compagnie a en effet déclaré viser prioritairement les vidéos négationnistes ou glorifiant l’idéologie nazie, un “tournant dans notre politique” qui a conduit à la suppression de plus de 100 000 vidéos. YouTube annonce également avoir supprimé plus de 17 000 chaînes incitant à la haine au cours du deuxième trimestre 2019. Dans le même laps de temps, ce ne sont pas moins de 500 millions de commentaires qui ont été effacés, soit deux fois plus que le trimestre précédent.
La haine et la laine
Afin de mettre ces chiffres en perspective et de souligner la vitesse à laquelle ces contenus ont été modérés, YouTube explique que les 30 000 vidéo supprimées le mois dernier représentent 3% des vues que les vidéos sur le tricot ont générés sur la même période. “Nous supprimons les contenus toxiques depuis les débuts de YouTube, mais notre investissement pour ce travail s’est accéléré les dernières années” explique-t-on sur le blog. Le site qui accueille plus de 2 milliards d’utilisateurs mensuel s’est retrouvé plusieurs fois sous les feux des projecteurs devant l’incapacité à gérer la masse de contenus négatifs : incitation à la haine, violence, désinformation… Si YouTube utilise un algorithme de machine learning pour des suppressions automatiques, un très grand nombre de salariés sont également payés pour visionner et supprimer ces contenus.
10 000 modérateurs
Au total, YouTube emploie plus de 10 000 personnes à cette fin, dont le but est de détecter, décider et supprimer au besoin les vidéos qui violent sa politique d’utilisation. Sur le blog, la firme écrit avoir multiplié par cinq le rythme de suppression comparé au trois derniers mois avant la mise en place de la nouvelle politique de contenus. Pour autant, l’ADL, ligue anti-diffamation, signalait au début du mois d’août l’existence d’un nombre significatif de chaînes promouvant des messages antisémites et suprémacistes.