XPeng propulse la mobilité dans le futur

Entre IA avancée, aéronefs hybrides et robot humanoïdes, le constructeur chinois XPeng montre sa vision intégrée.

Une ambition qui dépasse l’automobile

Il y a encore peu, le nom de XPeng (ou Guangzhou Xiaopeng Motors Technology) restait largement méconnu hors d’Asie. Pourtant, ce constructeur chinois d’électromobiles s’impose aujourd’hui comme un acteur central de la mobilité du futur. Le virage est spectaculaire : loin de se limiter à la voiture électrique, XPeng investit désormais dans l’aéronautique et la robotique, dessinant les contours d’un écosystème technologique où routes et cieux ne font plus qu’un.

Au cœur de cette stratégie, l’événement annuel « AI Day », tenu début novembre 2025 à Guangzhou, a permis à la marque chinoise d’afficher ses dernières avancées, notamment autour du thème fédérateur de « l’Émergence ». Un fil rouge se détache : donner à l’intelligence artificielle un rôle moteur dans le pilotage non seulement des véhicules terrestres mais aussi aériens et des robots humanoïdes.

Des voitures volantes à portée de main ?

Parmi les annonces majeures, deux prototypes sortent du lot : l’A868, un aéronef hybride à rotors basculants (type tiltrotor), et le spectaculaire « Land Aircraft Carrier ». Ce dernier associe une base roulante électrique à six roues et un module volant biplace capable de décoller depuis une aire réduite – la taille d’un demi-terrain de basket suffit. L’assemblage évoque une version contemporaine du fantasme populaire de la « voiture volante ». Selon XPeng, plus de 7000 commandes auraient déjà été enregistrées pour ce véhicule affiché autour de 280.000 dollars.

Le modèle A868 vise pour sa part les trajets plus longs avec ses six places, une autonomie annoncée de 500 kilomètres et une vitesse maximale flirtant avec les 360 km/h. Son architecture hybride diminue sensiblement les limites habituelles des engins électriques purs. La production industrielle a d’ailleurs débuté dans l’usine dédiée d’Aridge, filiale aérienne du groupe.

L’intelligence artificielle au centre du jeu

Derrière cette effervescence se cache une brique logicielle-clé : le système VLA 2.0. Plutôt que d’analyser les images par langage intermédiaire comme chez nombre de concurrents, cette IA passe directement « de la caméra à l’action », permettant des réactions plus rapides en conduite autonome ou pour manipuler des robots mobiles. Les chiffres impressionnent : entraîné sur près de 100 millions de vidéos, ce modèle gère plusieurs milliards de paramètres — là où d’autres peinent à franchir le seuil des dizaines de millions.

Cette technologie irrigue également la nouvelle génération de robotaxis. Trois modèles sans chauffeur ont été présentés lors du dernier AI Day ; ils fonctionneront dans des zones prédéfinies selon un standard d’autonomie équivalent au niveau 4 (SAE). Le déploiement pilote est fixé à 2026, tout comme la commercialisation prévue pour le robot humanoïde Iron — une silhouette dotée de 82 degrés de liberté conçue pour remplacer certains emplois humains sans réaménagement majeur.

Vers une mobilité intégrée… et bientôt réelle ?

En guise d’horizon concret, voici quelques jalons fixés par XPeng pour les années à venir :

• Lancement du « Land Aircraft Carrier » en production massive dès 2026.
• Mise en service expérimentale des robotaxis sur caméras uniquement.
• Tournées touristiques en vol autonome prévues dans le nord-ouest chinois.

La route vers une mobilité mixte terrestre-aérienne semble ainsi s’accélérer sous l’impulsion chinoise — avec toutes les questions (et promesses) qu’une telle révolution charrie.