Une incohérence surprenante se glisse dans le film « Le Stratège » avec Brad Pitt
Dans le film Moneyball, l’interprétation de Brad Pitt a marqué les esprits, mais un élément précis du scénario intrigue encore les spectateurs : une incohérence scénaristique persiste et continue d’alimenter les discussions chez les amateurs de baseball.
Tl;dr
- Erreur anachronique sur la chanson dans « Moneyball ».
- L’émotion prime sur la fidélité historique.
- Nostalgie et cinéma se confondent souvent.
Une chanson qui détonne dans l’histoire de « Moneyball »
Lorsque l’on évoque le film Moneyball, adaptation du livre culte de Michael Lewis, les amateurs de baseball saluent son traitement singulier du sport et sa plongée dans la révolution des statistiques. Mais un détail continue d’intriguer nombre de spectateurs : la fameuse scène où la jeune Casey, interprétée par Kerris Dorsey, entonne « The Show » de Lenka. Surprenant, car cette chanson n’a été publiée qu’en 2008, bien après la saison 2002 durant laquelle se déroule l’intrigue.
L’émotion avant la chronologie
Cette entorse à la réalité historique a de quoi surprendre, surtout venant d’un film qui s’applique à restituer l’ambiance et les enjeux du début des années 2000. D’un point de vue purement factuel, il est difficile d’imaginer ce morceau rythmer le quotidien d’une équipe plongée en pleine révolution analytique sous l’impulsion du manager Billy Beane, campé par Brad Pitt. Pourtant, ce choix artistique n’est pas anodin : il illustre à merveille le dilemme entre authenticité et émotion. Après tout, les paroles de la chanson épousent assez finement le parcours semé d’incertitudes vécu par Beane et sa fille.
Nostalgie et cinéma : un mélange assumé
Mais alors, pourquoi prendre ce risque ? Le cinéma puise volontiers dans la nostalgie pour susciter l’adhésion du public. Aujourd’hui, rares sont les œuvres qui ne cherchent pas à évoquer une époque révolue ou à jouer sur la corde sensible des souvenirs collectifs. Dans le cas présent, utiliser une chanson plus récente confère au film une touche intemporelle qui transcende les faits réels — quitte à désarçonner les puristes.
En réalité, « Moneyball » se situe davantage dans l’évocation que dans la restitution exacte des événements. Son propos n’est pas tant de dresser un tableau scrupuleusement fidèle que d’explorer comment une idée — ici, le recours aux sabermetrics — a bouleversé un sport réputé immuable. Et puis, est-ce si grave si l’émotion prime parfois sur la rigueur ?
L’art du détail perfectible
Au fond, cette petite incohérence musicale s’inscrit dans une tradition cinématographique bien connue : celle où quelques libertés sont prises pour mieux servir le récit. On pourrait dresser une liste interminable d’exemples similaires où :
- La chronologie est compressée pour plus de rythme.
- Les dialogues empruntent à notre époque pour renforcer leur impact.
- Certaines références culturelles anachroniques facilitent l’identification du public.
Autant dire que ce genre d’arrangement relève presque de l’exercice imposé à Hollywood. Finalement, « Moneyball » nous rappelle que le cœur a ses raisons… même dans un stade bardé de statistiques.