Un voyage Terre-Mars en 39 jours seulement ?
La Nasa a annoncé une aide de 10 millions de dollars à une entreprise développant un moteur de propulsion de fusée révolutionnaire.
Est-il utile de rappeler que la planète Mars n’est pas vraiment à quelques encablures de notre bonne vieille Terre. Cependant, la Planète rouge est bel et bien le prochain grand épisode de l’histoire de la conquête spatiale par les Hommes.
Seul hic dans ce joli plan, la durée du vol pour la rallier. Si celle-ci est déjà actée, elle est pour le moment estimée à une durée de 6 à 8 mois, et pour un coût financier (et humain ?) astronomique. Peut-être plus pour très longtemps, la Nasa ayant décidé d’octroyer 10 millions de dollars à une entreprise qui développe un moteur à propulsion usant d’une technologie encore jamais vue.
La Nasa financera Ad Astra rocket company
Pour atteindre Mars, donc, et en fonction de sa distance par rapport à la Terre (entre 55 et 400 millions de kilomètres), plusieurs mois seraient nécessaires. C’est sans compter, Franklin Chang-Diaz, ancien pensionnaire de vols habités par la Nasa, et surtout fondateur de la société Ad Astra rocket company.
Le physicien et son équipe sont actuellement en train de travailler au développement du moteur magnéto-plasmique, indispensable à un éventuel voyage Terre-Lune en 39 jours seulement.
L’argon, gaz essentiel au moteur magnéto-plasmique VASIMIR
Comment expliquer le plus simplement possible le fonctionnement de cette nouvelle technologie ? Partons d’un gaz rare, l’argon, présent dans l’atmosphère terrestre à proportion d’1%. Celui-ci, après introduction dans le dispositif, est chauffé à plusieurs millions de degrés Celsius. Le rayon de plasma ainsi obtenu est alors maîtrisé par une bobine électro-magnétique, puis éjecté avec plus ou moins de puissance selon le diamètre de ladite bobine.
Le nom de cette petite merveille, dont un prototype a déjà fonctionné sous conditions de vide ? VASIMIR, acronyme anglais de Variable specific impulse magnetoplasma rocket. Si tout le monde scientifique loue les qualités d’innovation de ce moteur, il en est tout de même certains pour venir arguer d’un léger écueil technologique : pour générer le rayon de plasma, une gigantesque source d’énergie, produite par un réacteur nucléaire, sera nécessaire. Et selon certains scientifiques, cette source est loin d’être disponible.
Pour autant, Franklin Chang-Diaz est confiant, lui qui affirme que « la fusée VASIMR ne sert pas à lancer des choses dans l’espace ou à les faire revenir sur Terre, mais plutôt à propulser des choses qui y sont déjà ». Si ce projet fou venait à aboutir, les centaines de tonnes de carburant actuellement nécessaires à la propulsion d’une fusée seraient réduites à quelques centaines de grammes d’argon seulement. En bref, un gain d’argent combiné à un gain de temps.