Twitter : d’anciens employés inculpés d’espionnage pour l’Arabie Saoudite
Deux anciens employés du réseau de micro-blogging ont été inculpés par le Département de la Justice américain pour avoir accédé à des informations sur des dissidents qui utilisaient la plateforme.
Chaque jour apporte son lot d’actualités sur les réseaux sociaux ; si hier Facebook confessait une nouvelle Washington Post, l’un d’entre eux, est un associé du prince héritier Mohammed bin Salman, qui a commandité l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi l’an dernier à Istanbul selon la CIA. Les différentes accusations ont été révélées par la cour de San Francisco un jour après l’arrêt de Ahmad Abouammo, un ancien employé qui aurait espionné les comptes de trois personnalités (contre $300 000), notamment une qui exposait le fonctionnement interne du gouvernement saoudien. Ali Alzabarah, un autre ancien employé de Twitter et citoyen saoudien, est quant à lui accusé d’avoir accéder à 6 000 comptes différents depuis 2015 pour le compte du gouvernement.
Des ordres provenant du prince héritier
Les procureurs évoquent également un troisième individu, un intermédiaire saoudien du nom de Ahmed Almutairi qui a agit comme intermédiaire entre le gouvernement et les employés du réseau social. Les trois hommes sont accusés d’avoir travaillé pour un organisme caritatif, MiSK, dont le secrétaire général Bader Al Asaker recevait selon les plaintes ses ordres du prince héritier Mohammed bin Salman. À ce moment, le prince jouait un rôle de plus en plus important au sein du gouvernement, devant ministre de la défense en 2015, d’où son intérêt tout particulier pour les critiques.
Twitter accusé de ne pas mieux protéger les données
L’inculpation par le Département de la Justice est la première accusation publique de la part de procureurs généraux d’utilisation d’agents par le Royaume sur le sol américain. L’affaire souligne également le problème de l’exploitation par des puissances étrangères des réseaux sociaux américains pour identifier les critiques et réprimer leurs voix, ainsi que le manque de moyens de protection de données sensibles sur les dissidents offerts par la Silicon Valley. Un porte-parole de Twitter a précisé que l’accès aux informations sensibles étaient cependant “réservé aux employés entraînés et approuvés”. Celles-ci peuvent aussi bien être des adresses email, des moyens de paiements que des adresses IP pouvant révéler la position géographique d’un utilisateur.