Trump Media entre dans le monde de l’énergie nucléaire

TAE Technologies va fusionner avec Trump Media dans une opération qui intrigue autant qu’elle surprend.

Une fusion inattendue dans l’énergie et les médias

Difficile de ne pas être interloqué par l’annonce récente : Trump Media, la société de médias personnels de Donald Trump, principalement connue pour le réseau social Truth Social, va fusionner avec TAE Technologies, une entreprise californienne soutenue notamment par Google, spécialisée dans la recherche sur la fusion nucléaire. Ce rapprochement, évalué à près de 6 milliards de dollars, soulève autant d’interrogations qu’il suscite d’incrédulité.

L’ambition démesurée d’une centrale à fusion commerciale

Au cœur du projet, une promesse presque révolutionnaire : bâtir ensemble la « première centrale à fusion nucléaire commerciale au monde ». Si l’objectif affiché impressionne – rappelons qu’aucune installation de ce type n’existe encore sur Terre –, il paraît pour le moins ambitieux. D’un côté, on retrouve TAE Technologies, acteur reconnu depuis les années 1990 et adoubé par des investisseurs majeurs comme Chemron ou encore Google. De l’autre, une plateforme qui doit surtout sa notoriété à ses publications nocturnes enflammées du président.

Capital, spéculation… et flou financier

Sur le papier, la fusion devrait apporter à TAE Technologies un accès à des ressources financières considérables. Il est annoncé que Trump Media injectera environ 300 millions de dollars dans la nouvelle entité. Un chiffre étonnant, d’autant plus quand on sait que la société aurait perdu 55 millions le dernier trimestre et que ses fonds semblent dépendre principalement d’une seule personne. D’ailleurs, cette opération prend place sous forme d’un échange d’actions – un domaine souvent soumis aux fluctuations des marchés et aux jeux des grands investisseurs. Fait notable : depuis l’annonce, le titre de Trump Media a connu une envolée.

Par ailleurs, certains observateurs évoquent déjà la possibilité – certes hypothétique mais non négligeable – d’utiliser ce rapprochement pour faciliter l’accès à des aides publiques ou des permis gouvernementaux. Un terrain glissant sur le plan légal.

Un calendrier (trop) optimiste ?

Du côté technique enfin, un détail interpelle : le PDG de TAE Technologies, Michl Binderbauer, se montre confiant quant au délai de réalisation – « cinq ans environ » selon lui. Pourtant, la communauté scientifique mondiale s’accorde plutôt sur une échelle avoisinant les « trente ans ». Dans un secteur où chaque avancée majeure se compte en décennies plus qu’en années, ce pari pourrait bien relever davantage du vœu pieux que d’une échéance crédible.

On retiendra donc avant tout un mélange inédit entre ambitions énergétiques titanesques et stratégies médiatiques singulières – dont il reste à observer l’issue réelle sur le terrain industriel comme financier.