Test de débit : la fin du far-west pour les FAI français
L'autorité de régulation des communications électroniques et des Poste (ARCEP) impose aux opérateurs français majeurs l'intégration d'une API dans leur box qui permettra d'évaluer les débits avec une méthodologie identique, de façon à ne pas tromper le consommateur.
Une décision de l’ARCEP en attente de publication au Journal Officiel entérine la décision de l’autorité française en charge des télécoms d’imposer aux FAI vantant plus d’un millions d’abonnés d’intégrer à leur box une API produisant des résultats fiables en tests de débit. L’ARCEP y travaille depuis trois ans, avec les opérateurs, des spécialistes ainsi que des associations de consommateurs. Le but est d’offrir plus de transparence à ces derniers qui peuvent être trompé par l’utilisation de données partielles ou partiales. En juin 2018, à la faveur de la publication d’un rapport sur l’État de l’Internet en France, le président de la structure Sébastien Soriano déclarait à 01net que « les consommateurs ne sont bien pas éclairés » et que « les informations brutes ainsi obtenues peuvent les induire en erreur ». Différents facteurs ont un impact direct sur les résultats des fameux speedtest que nous aimons conduire pour évaluer la vitesse d’une ligne : est-on proche ou non d’un point d’accès, le test se fait il en mono ou multi thread (une connexion TCP unique ou plusieurs en parallèles), où se trouve le serveur de test et à qui appartient-il ?
Des résultats biaisés
Aujourd’hui lorsque l’on utilise Speedtest d’Ookla, speedof.me, ou fast.com, le service de Netflix, la technologie d’accès (Fibre FTTB ou FTTH, ADSL, VDSL) n’est pas indiquée et les résultats sont présentés sans distinction. De même, l’indice de performance des FAI Netflix n’est pas neutre, le service de streaming bénéficiant de contrats d’interconnexion avec les opérateurs français. C’est ce manque de protocole et d’hétérogénéité des méthodes auquel veut remédier l’ARCEP. L’API permettra ainsi de ne pas se reposer sur des résultats auto-déclarés par les abonnés.
Une première mondiale
Si le Body of European Regulators for Electronic Communications (BEREC), régulateur européen, envisage depuis un an d’homogénéiser ces pratiques, l’initiative de l’ARCEP est une première mondiale. Elle ne concernera toutefois pas l’ensemble des FAI puisque l’intégration de l’API sera obligatoire uniquement pour les FAI avec plus d’un million de d’abonnés, ayant distribué des boîtiers à plus de 30 000 exemplaires après le 1er juillet 2008. La mise en conformité des box devra être fait d’ici 18 mois. À ce jour, les tests les plus fiables sont ceux issus du crowdsourcing : pour l’Internet mobile, 5GMark et pour l’Internet classique, nPerf.