Traversée du Pacifique par Solar Impulse 2 : l’étape périlleuse
L'avion Solar Impulse 2 vient de décoller depuis la Chine et doit rallier les îles d'Hawaï dans un long et périlleux voyage sans escale devant durer 6 jours et 6 nuits. Il s'agit d'un défi de taille pour le pilote suisse André Borschberg.
Nous vous parlions déjà de ce projet il y a un peu plus d’un an. L’avion Solar Impulse 2 vient de décoller et de se lancer dans son vol le plus critique depuis sa conception : un périple sans escale d’environ 130 heures, soit 6 jours et 6 nuits, de quelque 9 150 kilomètres séparant Nankin, en Chine, et l’archipel d’Hawaï. A son bord, le pilote suisse André Borschberg, âgé de 62 ans, va devoir rester immobile aux commandes et réaliser seul ce qui serait le vol le plus long dans l’histoire des avions propulsés par énergie solaire.
Un défi pour la machine et pour l’homme
Le Solar Impulse 2 est un avion s’apparentant à un planeur motorisé. Il est propulsé par 4 hélices de 4 mètres de diamètre, entrainées par 4 moteurs de 10CV alimentés seulement par l’énergie dispensée par les plus de 17 000 cellules photovoltaïques présentes sur la face supérieure de ses ailes pour une surface de 270m². Alors qu’il a une envergure impressionnante de 72 mètres, soit aussi large qu’un Boeing 747, cet avion ne pèse que 2 3000 kilos.
Il n’est pas équipé d’une cabine pressurisée, ce qui va amener le pilote à affronter des conditions de vol très difficiles. Dans l’étape la plus périlleuse de son tour du monde en 12 étapes entamé le 9 mars depuis Abu Dhabi, l’avion passera par des phases de basse altitude et d’autres d’altitude dépassant les 8 000 mètres, avec des changements de température allant jusqu’à des variations de 55 degrés. Le pilote devra rester immobile dans une cabine exiguë et équipée de toilettes incorporées. Le tour du monde est réalisé par deux pilotes qui alternent les étapes. Cette fois, c’est André Borschberg qui s’y colle.
Les images du décollage de Solar Impule 2 :
http://dai.ly/x2s67no
Le pilote est cependant confiant
André Borschberg a donc fait décoller son avion solaire à 2 heures 40, heure locale de Nankin en Chine, sachant qu’il devra tenir bon durant plus de 6 jours sans jamais dormir plus de 20 minutes d’affilée. Ce départ avait été plusieurs fois repoussé à cause des conditions météorologiques défavorables. Durant ses derniers échanges avec la presse, il déclarait : “Je croise les doigts. J’espère traverser le Pacifique. Nous disposons d’une bonne fenêtre météo pour cette traversée“. Quand les risques d’une telle aventure sont évoqués avec lui, il reste confiant : “Je ne vois pas cela comme risqué, parce que nous avons travaillé longtemps sur les différents problèmes. Si nous perdons un moteur, on peut voler avec les trois autres, par exemple.”
La cabine est toutefois équipée d’un parachute et d’un canot de sauvetage gonflable qui peuvent être utilisés en cas de gros pépin. André Borschberg évoque tout de même cette éventualité : «Dans le pire des cas, nous avons un parachute, un radeau de survie et on sait s’en servir. Évidemment, on espère qu’on n’aura pas à le faire“.