Selon l’ONG Avaaz, YouTube favorise la désinformation sur le changement climatique
Nintendo, Uber et Samsung font parti des annonceurs qui diffusent des publicités sur des vidéos partageant des informations erronées sur le changement climatique… Mais WWF et Greenpeace ont aussi distribués des annonces sur ces contenus selon l'ONG.
Plateforme indétrônable pour la vidéo en ligne, YouTube est régulièrement sous les feux des projecteurs, et plus encore lorsqu’il s’agit de l’impact négatif que l’entreprise peut avoir. Selon l’ONG Avaaz, YouTube a recommandé et diffusé des publicités sur des vidéos qui dénigrent ou désinforment sur le changement climatique. Elles pouvaient être suggérées aux utilisateurs après une recherche avec les termes “changement climatique”, “réchauffement climatique” ou la théorie du complot “manipulation du climat”. Au total, pas moins de 108 marques étaient diffusées sur ces vidéos, notamment Nintendo, Uber, L’Oréal ou Warner Bros.; plus étrange, des groupes de défense de l’environnement dont Greenpeace et le World Wildlife Fund (WWF), ont également été publiés sur les vidéos. Contactés par l’ONG, 10 annonceurs dont ces groupes ont déclaré qu’ils ignoraient que leurs publicités apparaissaient sur ces vidéos.
Des recommandations douteuses
YouTube a cependant remis en cause la méthodologie de Avaaz pour deux raisons au moins. Tout d’abord celle-ci n’est pas transparente et n’a pas été communiquée à l’entreprise dans ses échanges avec elle, et en second lieu, elle repose sur un outil de développement qui permet de connaître quelles vidéos liées seront lancées à la suite d’une autre, qui donnerait un aperçu erroné de l’algorithme de recommandation selon YouTube. En examinant les 100 premières recommandations liées à chacun des trois termes de recherche, et en visionnant les vidéos, les membres de l’ONG recensent 16 pour cent de désinformation pour le terme “réchauffement climatique”, 8 pour cent avec “changement climatique” et 21 pour cent pour la théorie du complot “manipulation du climat”.
Des efforts du côté de YouTube
YouTube a réduit les recommandations de vidéos que la plateforme juge problématiques, mais pas assez troublantes pour être interdites, comme la désinformation médicale (le mouvement anti-vax) et les théories du complot (9/11). Le site accorde cependant la priorité “à des voix faisant autorité” et présente un encart avec des informations tirées de Wikipédia sur les sujets à controverse pour offrir un contexte aux spectateurs. Une approche insuffisante selon Avaaz qui reproche à la plateforme la promotion de contenus controversés à travers les pubs — un sujet sur lequel elle tarde à répondre.