Reporters Sans Frontières dénonce 5 pays et 5 entreprises « ennemis d’Internet »
À l'occasion de la journée mondiale contre la cyber-censure, RSF épingle 5 pays et 5 entreprises "ennemis d'Internet".
Au travers d’un rapport spécial sur la surveillance, Reporters Sans Frontières (RSF) dénonce comme chaque année à l’occasion de la journée mondiale contre la cyber-criminalité (ou journée mondiale pour la liberté d’expression sur Internet) les pays particulièrement adeptes de censure et de « surveillance en ligne systématique avec de graves violations des droits de l’homme ». Cette année, ils sont 5. Et, c’est une nouveauté, 5 entreprises aidant ces régimes à opérer leur contrôle sont aussi épinglées.
Les 5 pays jugés les pires États « espions » sont les suivants : Syrie, Iran, Bahreïn, Vietnam et Chine. D’après RSF « Grâce aux technologies d’intrusion informatique et d’interception de communications, les États procèdent à un nombre grandissant d’arrestations de journalistes, de citoyens-journalistes et de dissidents. », « Les cyberattaques et intrusions se sont multipliées, notamment la transmission de logiciels malveillants aux dissidents et à leurs réseaux. ».
Concernant les entreprises accusées de favoriser ce contrôle à l’aide de leurs produits et outils d’ « optimisation de réseau ou de lutte contre la criminalité », aussi définies de « mercenaires de l’ère digitale », on retrouve Gamma, Trovicor, Hacking Team, Blue Coat et le français Amesys (filiale de Bull). Ce dernier est accusé d’avoir équipé depuis 2009 un centre de surveillance informatique du régime Kadhafi en Libye.
« Comme de graves violations des droits de l’homme sont rendues possibles par l’utilisation de matériels ou de technologies de surveillance fournies par des entreprises basées dans des pays démocratiques, il est temps que les dirigeants de ces pays, qui condamnent officiellement les atteintes à la liberté d’expression en ligne, prennent des mesures fortes, notamment mettent en place un contrôle strict de l’exportation des armes digitales vers des pays qui bafouent les droits fondamentaux » déclare Christophe Deloire, Secrétaire général de Reporters Sans Frontières.