Rachat Bouygues par SFR : Patrick Drahi révèle tout
Le numéro 1 du groupe Altice, Patrick Drahi, dont dépend maintenant SFR-Numericable, est revenu dans un communiqué sur le refus par Bouygues d’être racheté pour la somme de 10 milliards d'euros. Il explique point par point les détails de cette offre.
Voici un nouvel épisode du feuilleton économique de ce début d’été. Le groupe Altice, détenu par l’homme d’affaires Patrick Drahi, vient de publier un communiqué dans lequel il revient sur la décision prise quelques jours auparavant par Bouygues Telecom de refuser sa proposition de rachat pour la somme de 10 milliards d’euros.
Bouygues : un “non” à l’unanimité
Cette offre, lancée en fanfare il y a une semaine avait été rejetée par Bouygues Telecom le mardi 23 juin, après un vote négatif à l’unanimité de son conseil d’administration. L’offre de 10 milliards d’euros n’aura donc pas séduit Martin Bouygues et ses actionnaires.
Pourtant, cette dernière offre proposait le paiement de 10 milliards en espèce et en actifs réalisé en une fois, contrairement à l’offre précédente où ce paiement aurait été étalé dans le temps. Le prix n’est donc pas au centre de ce refus. Les promesses de Drahi de maintenir de l’emploi des salariés des deux groupes pendant au moins 3 ans n’ont pas non plus convaincu. Et ce rachat devait se faire avant la mise aux enchères des “fréquences en or”, la bande des 700MHz, si importante pour la 4G et son déploiement.
SFR répond point par point à ce refus
Suite à ce refus, le groupe Altice, dont dépend SFR-Numericable, s’est exprimé sous les mots de Patrick Drahi dans un communiqué dans lequel ce dernier fait part de ses regrets. Ce refus semble avoir été perçu par Drahi comme une suite de faux arguments avancés par le groupe concurrent.
Premier regret exprimé par Altice, celui que le groupe Bouygues, “ni par ses conseils ni par ses équipes de direction, n’ait cherché à obtenir la moindre précision ou explication sur son offre avant la présentation à son conseil d’administration“.
Il est également fait mention des garanties apportées au paiement, un financement “intégralement assuré et sécurisé à hauteur de 60-65 % en fonds propres et à hauteur de 35-40 % en dette, et non pas à hauteur de 10 milliards de dette comme indiqué dans des fuites à la presse“.
Des contacts avaient été initiés avec l’Autorité de la Concurrence, arbitre national de ce genre d’opération de rachat, dans le but d’anticiper un refus et d’ “encadrer le risque réglementaire de non-réalisation en entrant en négociations exclusives avec Iliad/Free pour convenir de transferts de différentes catégories d’actifs“.
Enfin, il est mentionné que SFR-Numericable s’était en effet engagé à maintenir l’emploi des salariés sous certaines conditions et que ses investissements réalisés en France auraient augmenté, notamment au niveau du déploiement national du réseau de fibre optique, même si ce dernier argument est plutôt dirigé vers l’état.
Et si Patrick Drahi devait revenir à la charge prochainement avec une nouvelle offre, le groupe Bouygues pourrait-il ainsi repousser ses avances indéfiniment ?