Quand Pluribus s’inspire d’une scène glaciale d’un film de Stephen King

Image d'illustration. PluribusSony Pictures Television / PR-ADN
La série Pluribus a puisé son inspiration dans une scène marquante du premier épisode, rappelant un moment glaçant tiré d’un film adapté d’un roman de Stephen King, maître incontesté de l’horreur et du suspense au cinéma.
Tl;dr
- Série « Pluribus » puise chez Kubrick et King.
- Originalité marquée malgré des influences assumées.
- Le mystère autour de Carol reste entier.
Une série d’exception dans la galaxie Apple TV+
Sur la plateforme Apple TV+, où certaines pépites peinent à trouver leur public, une nouvelle création attire l’attention des amateurs de science-fiction : Pluribus. Imaginée par le talentueux Vince Gilligan, déjà à l’origine de « Breaking Bad », cette série se distingue par son audace narrative et sa personnalité singulière. Pourtant, derrière cette originalité indéniable, on devine des influences, soigneusement distillées tout au long du récit.
Hommages subtils à « The Shining »
Dès le premier épisode, intitulé « We Is Us », les clins d’œil à Stanley Kubrick et à l’univers de Stephen King s’imposent. Une scène glaçante met en scène deux enfants voisins, rappelant sans ambiguïté les fameuses jumelles du film culte The Shining. Leur présence, troublante et inquiétante, amplifie la tension alors que l’héroïne, la romancière Carol Sturka (incarnée par Rhea Seehorn), tente de regagner son domicile au cœur d’une ville en proie au chaos viral.
Cette référence assumée n’est pas fortuite : interrogé sur ses sources d’inspiration par Letterboxd, Vince Gilligan a reconnu avoir délibérément emprunté ce motif visuel. Dans ses propres mots : « Kubrick’s the master, so who am I to nitpick? ». Il rappelle aussi que ce n’est pas la première fois qu’il rend hommage à Kubrick – l’emblématique hache portée par les cousins Salamanca dans « Breaking Bad » est également inspirée du film.
Entre virus extraterrestre et isolement psychologique
Mais réduire Pluribus à une simple succession de références serait réducteur. La série réinvente le thème classique de l’invasion extraterrestre par infection virale, évoquant une version moderne de L’Invasion des profanateurs. Pourtant, derrière ce décor apocalyptique se cache une réflexion sur la solitude, la perception altérée et le rôle déstabilisant de l’écriture. Gilligan ne s’en cache pas : selon lui, le cœur de son intrigue repose sur « un écrivain, l’alcool et l’isolement profond » — un triptyque qui renvoie directement à Jack Torrance dans « The Shining ».
L’ambiguïté plane autour de Carol Sturka
Une question persiste : assistons-nous réellement à la désagrégation du monde ou à celle de l’esprit de Carol ? Les commentaires sibyllins du créateur sèment volontairement le doute. L’ambiance hypnotique et la narration en trompe-l’œil entretiennent ce flou déroutant. Une chose est sûre : pour ceux qui cherchent une expérience télévisuelle singulière où les frontières entre hommage et nouveauté s’effacent habilement, Pluribus, disponible sur Apple TV+, mérite une attention particulière.