Pourquoi ABC a annulé Boston Justice avec William Shatner ?

Image d'illustration. Boston JusticeABC / PR-ADN
Malgré des audiences correctes, ABC n’a jamais considéré la série Boston Justice comme une priorité stratégique.
Tl;dr
- Boston Justice a marqué les esprits grâce à Denny Crane et son duo avec Alan Shore.
- La série a été arrêtée malgré des audiences correctes, ABC préférant investir ailleurs.
- Son humour décalé et sa complexité en ont limité l’audience, mais son héritage perdure.
Une série culte, mais atypique
Difficile d’évoquer la carrière de William Shatner sans mentionner son rôle inoubliable du capitaine Kirk dans Star Trek. Pourtant, l’acteur s’est aussi imposé ailleurs, et notamment dans l’univers des séries judiciaires américaines. Sa prestation en tant que Denny Crane dans Boston Justice a non seulement marqué les esprits, mais lui a également valu des distinctions majeures. Ce personnage fantasque, avocat conservateur sûr de lui et jamais à court d’une anecdote sur ses victoires supposées, formait un duo atypique avec Alan Shore (James Spader). Leur amitié contrastait habilement leurs divergences politiques, cimentant le succès critique du programme.
L’arrêt de Boston Justice : plus complexe qu’il n’y paraît
Alors que Boston Justice a su conquérir un public fidèle grâce à son ton singulier — bien loin des canons classiques de la série judiciaire type Law & Order — elle n’a pourtant pas échappé à la déprogrammation. La chaîne ABC, propriétaire de la diffusion mais pas du contenu, n’a jamais véritablement affiché un enthousiasme débordant pour le projet. Dans une interview accordée au Hollywood Reporter après l’annonce de l’arrêt en 2008, le créateur David E. Kelley confiait : « Nos audiences ne sont pas si mauvaises, les tarifs publicitaires étaient corrects… Mais ce n’est pas un programme dont ABC a été passionné. Ils préfèrent investir dans leurs propres créations et toucher une part plus large du gâteau. »
Un goût acquis qui limite l’audience
Reste qu’une partie de l’explication tient sans doute à la nature même de la série : un humour décalé, des épisodes parfois difficiles à saisir pour les téléspectateurs occasionnels… Ce cocktail explique pourquoi certains considéraient « Boston Legal » comme une série pour initiés. David E. Kelley ne s’en cache d’ailleurs pas : « Dès le départ, c’était un goût acquis… On pouvait se demander sur quelle planète ils vivaient si on tombait sur un épisode isolé ».Cela a sans doute freiné sa capacité à élargir son audience.
L’héritage reste vivace
Malgré tout, cinq saisons constituent déjà une longévité honorable pour une production aussi singulière. Et si certains fans espèrent toujours un retour inattendu, force est de constater que David E. Kelley continue d’insuffler son talent aux séries juridiques actuelles telles que The Lincoln Lawyer ou encore Presumed Innocent. Quant à l’influence culturelle de Boston Justice, elle demeure tangible auprès des passionnés du genre et au-delà.
Voici en résumé ce qui caractérise cette trajectoire :
- Série atypique : humour et structure narratifs hors-norme.
- Difficulté d’accès : peu adaptée au visionnage aléatoire.
- Avenir : le créateur reste une référence du legal drama.