Orange Money interdit de transférer de l’argent depuis les pays d’Afrique de l’Ouest
La banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest aurait interdit à l’opérateur de téléphonie Orange de continuer à utiliser son système de transfert de fonds avec les pays dépendants de la banque centrale et la France.
Selon une information relayée par différents journaux africains, la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) aurait envoyé, fin février, un courrier aux différentes agences Orange Finances Mobiles des pays concernés afin que l’opérateur cesse, sans délai, toutes les opérations de transfert international d’argent notamment avec la France. L’opérateur et sa filiale Orange Money ne respecterait pas, selon la BCEAO, les critères d’éligibilité pour de telles opérations.
Suspension des transferts d’argent avec Orange Money
Selon un courrier transmis par la banque centrale de Etats d’Afrique de l’Ouest dont nos confrères africains du journal « Jeune Afrique » ont obtenu une copie, la BCEAO aurait exigé que « Orange Finances Mobiles Mali », « Orange Money Côte d’Ivoire » ainsi que « Orange Finances Mobiles Sénégal » cesse « sans délai, [ses] opérations de transfert international d’argent qui sont hors du champ des activités qu’elles ont été autorisées à effectuer ».
Cette demande pressante explique pourquoi les utilisateurs du service Orange Money ne pouvaient plus, depuis une semaine, transférer d’argent depuis la France vers certains pays comme le Mali. Les utilisateurs du service de transfert d’argent d’Orange reçoivent effectivement un message expliquant que, pour des raisons réglementaires, les transferts d’argent vers ces pays sont suspendus de manière temporaire.
Non respect d’Orange Finance des conditions édictées par la BCEAO
Dans un courrier explicatif envoyé à nos confrères africains, la Banque centrale des pays d’Afrique de l’Ouest justifie sa décision par le fait que le système Orange Money « propose au public des services de transfert de fonds entre les pays de l’UEMOA et l’extérieur ».
Une pratique jugée illégale par la banque centrale qui explique que « les dispositions pertinentes du Règlement relatif aux relations financières extérieures des États membres de l’UEMOA, ces opérations relèvent exclusivement de la compétence des établissements de crédit installés sur le territoire d’un État membre de l’UEMOA ayant reçu la qualité d’intermédiaires agréés ».
Orange estime, de son côté, que les sommes transitant via son système de transfert d’argent sont très faibles et plaide pour une solution amiable avec la banque centrale. La solution proposée par la BCEAO a l’opérateur français passe par la création d’une banque dans les pays dépendants de la BCEAO.