NetForce : la cybermenace vue par les années 1990

Image d'illustration. NetForceABC / PR-ADN
Un téléfilm symptomatique de son époque, entre fantasmes numériques et clichés hollywoodiens.
Tl;dr
- Diffusé en 1999, NetForce ambitionnait de surfer sur la vague naissante du cybercrime, porté par Scott Bakula et un scénario inspiré de Tom Clancy.
- Malgré un casting solide et des moyens conséquents, le film mélange maladroitement hacking et action explosive, perdant en crédibilité technique.
- Aujourd’hui, NetForce se regarde davantage comme une curiosité datée que comme une œuvre visionnaire du genre cyber.
Un projet ambitieux, mais fatalement daté
Lorsqu’en 1999, la chaîne ABC diffuse NetForce, l’ambition est claire : surfer sur la vague du cybercrime, un thème encore neuf à l’époque, et capitaliser sur l’aura de Scott Bakula. Ce dernier, déjà reconnu pour ses rôles dans Quantum Leap et Star Trek: Enterprise, campe ici Alex Michaels, adjoint au chef d’une division fictive du FBI spécialisée dans la lutte contre la criminalité informatique. Pourtant, malgré l’implication d’une équipe de haut vol et un scénario inspiré de l’univers de Tom Clancy, le film ne résistera pas à l’épreuve du temps.
Un casting de premier plan
NetForce ne lésine pas sur les moyens : outre Scott Bakula, le film rassemble des pointures comme Joanna Going, Xander Berkeley, Brian Dennehy, CCH Pounder, Cary-Hiroyuki Tagawa, Kris Kristofferson et Judge Reinhold. Sous la direction de Robert Lieberman — connu plus tard pour son travail sur The Expanse —, chacun tente d’apporter une crédibilité à cet univers où la menace n’est plus physique, mais numérique.
Du cyberespace à l’explosion hollywoodienne
Le scénario, loin de se contenter de l’atmosphère feutrée des hackers, fait rapidement basculer l’action vers le spectaculaire. Le grand méchant, Will Stiles (incarné par Judge Reinhold), est une version caricaturale du magnat de la tech façon Bill Gates. Sa société s’apprête à lancer un navigateur web capable de contrôler n’importe quel ordinateur connecté. Pour stopper ce projet démentiel — qui résonne curieusement avec les débats actuels sur les « tracking cookies » et la surveillance en ligne — l’équipe de NetForce multiplie fusillades, explosions et rebondissements à la limite du vraisemblable. Les amateurs de réalisme technique resteront sur leur faim.
Voici les ingrédients qui composent ce téléfilm atypique :
- Des scènes d’action improbables pour le sujet traité.
- Des technologies futuristes mais déjà obsolètes à sa sortie.
- Une vision du cybercrime plus fantaisiste que prophétique.
Un film pour initiés… ou nostalgiques
Regarder NetForce aujourd’hui relève presque de la curiosité historique. Le spectateur doit accepter un degré de suspension d’incrédulité similaire à celui que demandent les romans de Jules Verne — avec ce décalage propre aux œuvres qui imaginaient le futur sans voir venir le présent. Si l’on est complétiste et passionné par la carrière de Scott Bakula, on y trouvera sans doute matière à sourire. Les autres préféreront se tourner vers des classiques du genre ou, pourquoi pas, revenir à Star Trek: Enterprise, dont les technologies futuristes assument pleinement leur dimension fantaisiste.