Monster sur Netflix : quand la fiction attend la réalité du procès

Image d'illustration. Monster Netflix Netflix / PR-ADN
Ryan Murphy confirme qu’aucune saison de la série Monster ne sera consacrée pour l’instant à Luigi Mangione.
Tl;dr
- La série Monster de Ryan Murphy se concentre cette année sur Ed Gein, mais ne traitera pas – pour l’instant – du cas Luigi Mangione.
- Ce jeune surdoué de Baltimore, brillant étudiant devenu meurtrier présumé, est accusé d’avoir tué un PDG et laissé un manifeste contre le système de santé américain.
- Son histoire reste entourée de zones d’ombre, rendant toute adaptation prématurée tant que son procès n’a pas éclairci les faits.
Un « monstre » encore trop mystérieux pour Netflix
Ryan Murphy a bâti le succès de sa franchise Monster pour Netflix sur une exploration crue des crimes et des zones grises morales entourant des figures tristement célèbres. Après avoir fasciné le public avec le cas Jeffrey Dahmer, puis brouillé les repères en s’attardant sur les frères Menendez, la série plonge cette année dans l’histoire d’Ed Gein, l’homme qui a inspiré Massacre à la tronçonneuse. Pourtant, alors que certains spéculaient déjà sur l’identité du prochain « monstre », Ryan Murphy a douché les attentes lors d’un entretien accordé à Variety. Pas question, pour le moment, de consacrer une saison à Luigi Mangione, un nom pourtant évoqué avec insistance.
Un parcours brillant, une bascule tragique
Peu d’informations circulent aujourd’hui sur Luigi Mangione. Né en 1998, ce surdoué de Baltimore était décrit comme un élève modèle : major de sa promotion au lycée, diplômé d’un double cursus à l’Université de Pennsylvanie en ingénierie et sciences. Il touche à la robotique, développe sur Civilization VI, s’initie à l’IA, mais s’ennuie dans le monde du codage. Puis vient la chute. Accusé d’avoir tué le PDG d’UnitedHealthcare, Brian Thompson, devant le New York Hilton Midtown, il laisse derrière lui un manifeste cinglant dénonçant les dérives du système d’assurance santé américain.
La colère d’une génération sacrifiée ?
Dans ce texte, il s’en prend violemment à ce qu’il qualifie de « parasites » responsables de la précarisation de la santé aux États-Unis : « Franchement, ces parasites l’avaient bien cherché », y écrit-il. Il s’insurge contre le fait que la première puissance mondiale affiche un rang médiocre en espérance de vie, dénonce l’absurdité d’un système où trop de citoyens renoncent à se soigner faute de moyens. Certaines sources évoquent aussi ses propres problèmes médicaux, notamment une lourde opération après un accident de surf.
Des zones d’ombre qui persistent
À ce stade, même Ryan Murphy l’admet : difficile de bâtir un scénario sans davantage d’éléments. « Nous ne savons rien de lui… nous n’avions pas encore d’informations ». Le procès à venir lèvera-t-il un coin du voile ? Peut-être. D’ici là, impossible pour la série « Monster » de s’emparer d’un cas dont la complexité soulève, au fond, une question lancinante : qui sont vraiment les monstres ? Les assassins ou les systèmes qui poussent au désespoir ?