Lucy Liu : son unique western, un échec aux côtés de Jackie Chan
Lucy Liu n’a tourné qu’un seul western au cours de sa carrière, partageant l’affiche avec Jackie Chan. Malgré la notoriété des deux acteurs, le film n’a pas rencontré le succès escompté au box-office occidental.
Tl;dr
- Lucy Liu s’impose dans tous les genres, même western.
- « Shanghai Noon » : une comédie d’action décalée et attachante.
- Le duo Chan-Wilson marque par son alchimie unique.
L’ascension discrète mais fulgurante de Lucy Liu
En 1998, peu de spectateurs auraient parié sur la notoriété à venir de Lucy Liu. Fraîchement arrivée au casting d’« Ally McBeal », la comédienne multipliait encore les apparitions dans des séries télévisées. Pourtant, dans l’ombre des grands noms hollywoodiens, elle s’apprêtait déjà à marquer le cinéma de son empreinte — et ce, avant ses rôles mythiques dans « Kill Bill » ou « Charlie’s Angels ».
Shanghai Noon : le buddy movie à contre-courant
C’est donc quelques mois avant que sa carrière ne décolle que Liu rejoint la distribution du western atypique « Shanghai Noon ». Porté par un duo inattendu formé de Jackie Chan et Owen Wilson, ce film sort en 2000 sous la houlette du réalisateur Tom Dey. Pensé à l’origine pour surfer sur le succès massif de « Rush Hour », autre comédie d’action signée Chan, il déroute pourtant par son ton plus nuancé : moins hilarant, plus aventureux, mais non sans charme. Le public suit ainsi les aventures rocambolesques du tandem improbable lancé à la recherche de la princesse Pei Pei, interprétée avec brio par une Liu alors en pleine ascension.
L’art du second rôle et un héritage inattendu
Certes, le personnage de Pei Pei n’occupe pas tout l’écran. Cependant, la présence magnétique de Liu, déjà perceptible dès ses premiers pas dans ce western burlesque, laisse entrevoir la future star internationale. Si elle n’apparaîtra pas dans la suite (« Shanghai Knights, » sortie en 2003), c’est sans doute parce que sa carrière avait déjà pris une toute autre ampleur : quelques mois après « Shanghai Noon », elle s’illustre aussi bien aux côtés des héroïnes pop de « Charlie’s Angels » qu’en animant littéralement sa propre tête dans « Futurama ».
En jetant un regard rétrospectif sur cette période, on mesure combien « Shanghai Noon » fut une rampe de lancement efficace. Aujourd’hui, Lucy Liu rayonne dans tous les registres — thriller policier (« Elementary »), super-héros (« Shazam! Fury of the Gods »), voire horreur sous la direction de Soderbergh (« Presence », 2025). Il serait presque dommage qu’elle n’ait jamais retenté l’expérience du western.
D’autres atouts au générique du film
Outre l’alchimie palpable entre Chan et Wilson — différente certes du tandem explosif Chan-Tucker — le long-métrage profite d’une distribution solide : citons notamment Xander Berkeley ou encore Roger Yuan. On notera également la présence d’un tout jeune Walton Goggins. Pour résumer :
- Bande-son enlevée et décors originaux apportent un souffle dépaysant.
- Soutien des seconds rôles qui rehaussent les scènes clés.
- Mélange subtil d’humour léger et d’action chorégraphiée.
Si « Shanghai Noon » n’a pas rencontré le succès escompté par son réalisateur — jugé trop décalé par certains — il a su offrir à Lucy Liu l’une des étapes déterminantes d’une trajectoire artistique remarquable.