Les voitures électriques et l’avenir des pièces détachées

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L’avènement des voitures électriques transforme profondément l’entretien automobile. Avec une conception simplifiée et moins de pièces mécaniques, ces véhicules nécessitent moins d’interventions que les voitures thermiques. Pour autant, certaines spécificités techniques créent de nouvelles opportunités et défis pour les acteurs du secteur. Zoom sur la transition qui s’opère doucement dans l’univers automobile.
Les voitures électriques, moins gourmandes en pièces détachées
Malgré une légère baisse des ventes d’électriques entre 2023 et 2024, le parc automobile européen continue à s’électrifier. Ainsi, les modèles 100 % électriques et hybrides gagnent rapidement des parts de marché. Une hausse qui bouleverse le marché des pièces détachées, avec des impacts majeurs sur l’après-vente.
Une baisse attendue de 30 % des pièces détachées
En 2022, Roland Berger et le Comité de Liaison Européen des fabricants d’équipements et de Pièces Automobiles (CLEPA) ont publié une étude intéressante. Ils estiment ainsi que d’ici 2040, les voitures électriques réduiront les besoins en pièces détachées de 30 %.
Cette évolution s’explique par la simplification des systèmes mécaniques. En effet, les moteurs électriques comportent moins d’éléments que leurs homologues thermiques. Certains composants complexes disparaissent alors, comme la boîte de vitesses manuelle, le système d’échappement ou l’admission de carburant.
Evidemment, ces changements auront des répercussions notables sur l’après-vente automobile. Les équipementiers pourraient ainsi subir une baisse de leur chiffre d’affaires de 13 à 17 % par rapport à 2019. Tandis que la part de marché des voitures électriques atteindrait potentiellement 82 % d’ici 2030.
Des impacts sur les métiers de l’automobile
Pourtant, cette transformation apporte aussi quelques opportunités. Des segments comme les systèmes électroniques, la charge bidirectionnelle et les batteries ouvriront de nouvelles perspectives pour les acteurs du secteur. Dès lors, les garages et ateliers spécialisés devront évoluer pour répondre aux exigences des véhicules électriques.
Ainsi, les réparations basiques des modèles thermiques laisseront place à des interventions plus techniques sur les batteries, les moteurs électriques et l’électronique de puissance. La maintenance prédictive et le remanufacturing (reconstruction de pièces usées) deviendront également centraux.
Naturellement, une telle adaptation nécessitera des investissements importants, tant en formation qu’en équipements.
Et en parallèle, les constructeurs récupéreront probablement une part significative du marché de l’après-vente, qu’ils avaient précédemment déléguée aux sous-traitants.
Les principales pièces d’usure des voitures électriques
Bien que les véhicules électriques demandent moins de pièces de rechange, certaines restent indispensables et nécessitent un entretien régulier.
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Les pneus
D’abord, une voiture électrique pèse beaucoup plus lourd qu’une thermique équivalente, ce qui use davantage ses pneus. Idem, son moteur puissant favorise des accélérations rapides, qui augmentent d’autant plus l’usure.
Certes, les constructeurs renforcent généralement les pneus des électriques pour supporter cette charge supérieure. Cela prolonge leur autonomie, mais leur usure reste plus rapide.
De plus, les pneus d’un véhicule électrique coûtent plus cher que des versions traditionnelles. Si vous souhaitez faire des économies, vous pouvez alors envisager des pièces détachées d’occasion pour votre électrique. Outre les pneus adaptés, vous trouverez aussi des jantes d’occasion en parfait état sur un site spécialisé et reconnu.
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La batterie
Ensuite, vous avez la batterie, élément central d’un véhicule électrique.
Sa durée de vie varie entre 1.000 et 1.500 cycles de recharge. Soit 8 à 12 ans en roulant entre 15.000 et 30.000 km par an. Notons aussi que les charges rapides influent sur la longévité de la batterie.
Enfin, les constructeurs recommandent de maintenir un niveau de charge entre 30 et 80 % pour optimiser sa durée de vie.
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La suspension
Le poids d’une voiture électrique impacte également sa suspension, notamment ses ressorts, ses amortisseurs et ses rotules de direction.
Une conduite agressive ou des routes en mauvais état accélèrent également cette usure. Adopter une conduite souple aide alors à prolonger la durée de vie de ces composants.
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Les freins
Enfin, parlons du cas particulier des freins d’une électrique.
Grâce au freinage régénératif qui récupère l’énergie pour recharger la batterie, les plaquettes et disques de frein s’usent moins rapidement. Leur durée de vie peut même dépasser 100.000 kilomètres.
Toutefois, le faible usage des freins peut aussi entraîner de la rouille, ce qui réduit leur efficacité et accélère leur usure. Un entretien régulier reste donc crucial. Notamment, le liquide de frein subit les mêmes contraintes que dans une voiture thermique.
Un tournant pour l’industrie automobile
La transition vers les voitures électriques bouleverse donc les habitudes des consommateurs et des professionnels. Si l’entretien se simplifie, les technologies spécifiques des modèles électriques ouvrent de nouvelles voies.
Avec une adaptation rapide, l’industrie automobile pourrait alors saisir les opportunités de cette transformation majeure.