Les raisons derrière l’arrêt soudain de L’Agence tous risques en pleine saison sur NBC

Image d'illustration. L'Agence tous risquesNBC / PR-ADN
La chaîne américaine NBC a pris la décision inattendue d’interrompre la diffusion de la série emblématique L’Agence tous risques en plein milieu d’une saison, surprenant aussi bien les fans que l’industrie télévisuelle, sans préavis ni explication détaillée.
Tl;dr
- Chute d’audience dès la saison 4.
- Saison 5 marquée par des changements et tensions internes.
- Fin précipitée malgré un succès initial fulgurant.
Un phénomène télévisuel… avant la dégringolade
Lorsque la série L’Agence tous risques débarque sur les écrans américains le 23 janvier 1983, peu chez NBC imaginent l’ampleur du raz-de-marée à venir. Pourtant, dès son deuxième épisode, propulsé en prime time juste après le Super Bowl XVII, la fiction s’impose comme un incontournable du petit écran. En mêlant habilement action et humour, le quatuor formé par Hannibal (George Peppard), Faceman (Dirk Benedict), B.A. Baracus (Mr. T) et Murdock (Dwight Schultz) devient instantanément culte. Leurs péripéties explosives et leur usage décomplexé de l’arsenal militaire captivent un public familial, tout en respectant l’étrange consigne de ne jamais tuer personne.
Tensions dans les coulisses et recettes éculées
Cependant, dès la quatrième saison, le vent tourne brutalement : le succès s’effrite alors que ABC propose des sitcoms familiales irrésistibles comme « Who’s the Boss? » ou « Growing Pains ». Pour enrayer cette chute vertigineuse d’audience, NBC multiplie les changements lors de la saison 5 : nouveau personnage (Frankie Santana alias « Dishpan Man » interprété par Eddie Velez), intrigue recentrée autour d’un ex-général manipulateur (Robert Vaughn) et générique revisité à coups de synthétiseur. Malgré ces tentatives, le public ne répond plus.
Les coulisses révèlent alors leurs propres failles : selon plusieurs témoignages, l’ambiance sur le plateau n’est plus au beau fixe. On relève notamment des frictions entre Peppard et Mr. T, chacun reprochant à l’autre ses caprices ou son attitude surdimensionnée. Des sources évoquent même des menaces de départ et des disputes qui auraient compliqué l’avancée du tournage.
Syndication, derniers épisodes… et désillusion finale
Face à l’érosion continue de son audience (la série chute à la 30e place au classement Nielsen en saison 4), il se murmure que la cinquième saison n’est accordée que pour atteindre le seuil symbolique des cent épisodes nécessaires à la syndication – même si en réalité, seuls 98 seront produits. L’équipe elle-même semble résignée : « Ils savaient tous que c’était la dernière saison… Les audiences étaient si faibles qu’on parlait déjà d’annulation. » confiera plus tard Eddie Velez.
Le dernier épisode officiel diffusé en mars 1987 (« Without Reservations ») laisse une impression d’inachevé : loin du grand final espéré par certains fans, il clôt une aventure qui avait pourtant électrisé toute une génération. Au final, Stephen J. Cannell se tournera rapidement vers d’autres succès comme « Wiseguy » ou « 21 Jump Street ».
L’héritage ambivalent d’un show devenu culte
Si l’on devait tirer quelques enseignements de cet échec précipité après tant de triomphes initiaux, on retiendrait surtout :
- L’usure d’une formule sans renouvellement réel.
- L’impact des rivalités internes sur la dynamique créative.
- L’arrivée tardive de modifications cosmétiques sans effet sur l’audience.
Aujourd’hui encore, difficile d’oublier ce cocktail explosif incarné par des personnages hauts en couleur – et leurs célèbres querelles en coulisse.