Les raisons derrière l’arrêt de la série « Into the Badlands » par AMC

Image d'illustration. Into the BadlandsAMC / PR-ADN
La chaîne américaine AMC a mis un terme à la série Into The Badlands après trois saisons, mettant ainsi fin aux aventures de ce drame d’arts martiaux qui avait pourtant su séduire une base fidèle de spectateurs.
Tl;dr
- Coûts de production très élevés pour AMC.
- Audience divisée par huit en trois saisons.
- Manque de marketing, selon Daniel Wu.
Des ambitions contrariées par la réalité économique
Parfois, même les séries qui semblent promises à un bel avenir voient leur destin se briser net. C’est le cas d’Into the Badlands, imaginée par Alfred Gough et Miles Millar, bien connus pour leur travail sur Smallville. Diffusée dès 2015 sur AMC, cette fresque post-apocalyptique portée par Daniel Wu (Sunny) et le jeune Aramis Knight (M.K.) proposait un univers riche : sept barons dominent une Amérique dévastée, où la survie passe par l’art du combat.
L’équation financière impossible à tenir
Pourtant, derrière le spectacle, la réalité s’impose rapidement : produire une telle série a un coût. À l’époque où la chaîne connaissait ses plus grands succès avec des titres comme The Walking Dead, elle se permettait quelques paris audacieux. Mais ici, l’addition explose. «Il était coûteux de réaliser notre série. Deux équipes tournaient en parallèle : action et drame, chacune forte de 150 personnes. En saison 3, on atteignait près de 100 millions de dollars de budget», résumait récemment Daniel Wu. Un pari risqué pour une chaîne qui n’a pas les moyens d’un géant du streaming.
L’audience en chute libre… puis la déprogrammation
Si le pilote attire plus de 8 millions de téléspectateurs — une performance notable —, ce succès s’effrite au fil des saisons. La deuxième saison plafonne à environ 3 millions d’aficionados par épisode ; la troisième tombe sous la barre du million. Dans le paysage télévisuel américain, la corrélation entre audience et investissement reste implacable : difficile alors pour AMC de justifier une poursuite.
Voici ce que regrettait l’interprète principal :
- L’absence de véritable stratégie marketing, notamment lors des Comic Cons ;
- Une exploitation incomplète du potentiel merchandising ;
- L’impression persistante que le public cible n’a jamais été totalement touché.
L’après-« Into the Badlands » : entre regrets et constats lucides
« C’est une série faite pour les Comic Cons, mais nous n’y étions jamais vraiment au bon moment. Le marketing n’a pas suivi l’ambition créative : tout cela a manqué son public ». Des mots qui illustrent cette histoire emblématique d’une télévision désormais soumise à des impératifs économiques féroces — où même les concepts les plus novateurs peuvent être rattrapés par leurs propres coûts.