L’eau présente sur Terre ne proviendrait pas des comètes, comme on le croit…
Ayant constaté et analysé la présence, puis la concentration de deutérium dans la croûte et dans le noyau terrestres, des chercheurs ont découvert que notre planète bleue doit aussi son eau à la formation du soleil.
Alors qu’une majorité des scientifiques s’accordaient à penser que l’eau de notre planète provenait exclusivement d’astéroïdes et de comètes venus s’écraser sur Terre, des analyses récentes viennent compléter cette théorie et prouver qu’une grande partie serait en réalité issue de la formation du soleil.
L’eau terrestre proviendrait aussi de nuages gazeux et de la formation du soleil
Loin de remettre en question l’importance des astéroïdes dans l’apparition du H2O sur Terre, ces nouvelles conclusions révèlent une seconde provenance, et nous éclaire notamment sur la manière dont notre planète bleue s’est construite peu à peu pour devenir ce qu’elle est, et plus largement les mécanismes de formation de l’univers. Un chercheur explique : « C’est un peu un angle mort dans la communauté [scientifique]. Quand on mesure le rapport deutérium sur hydrogène dans l’eau des océans et que l’on constate qu’il est proche de ce que l’on voit dans les astéroïdes, c’est toujours facile de croire que tout est venu des astéroïdes ».
Si cette vérité s’impose aujourd’hui à nous, c’est tout simplement parce qu’il a été constaté que l’hydrogène, élément prédominant dans l’univers, existe sous deux variantes dans l’écosystème terrestre, faisant la preuve de deux provenances différentes.
Le deutérium, un isotope qui en dit long
Ce qui a poussé les scientifiques à explorer cette voie, c’est le fait qu’il a été établi que le deutérium présent dans le manteau terrestre (donc aussi dans les océans) n’est pas le même que celui se trouvant plus prêt du noyau terrestre, révélant une origine bien différente. Rappelons que le deutérium est un isotope de l’hydrogène, mais en plus lourd.
Il y a 4,5 milliards d’année, alors que le soleil était achevé et que les planètes (dont la Terre) se formaient progressivement à partir de restes de cette réaction impressionnante, l’hydrogène issu des gaz résiduels de la nébuleuse solaire fut propulsé loin dans l’espace et s’est concentrée sur tous les astres environnants. Cela explique pourquoi l’eau resta enfermée au cœur du noyau terrestre, puis dans son manteau. Les chercheurs expliquent : « Près d’une molécule d’eau sur 100 sur Terre provient de la nébuleuse solaire ».
Précisément, l’hydrogène du noyau étant plus léger puisque moins chargé en deutérium que celui du manteau (du fait de leurs provenances respectives), les scientifiques ont pu en tirer des conclusions sur la formation de la Terre, et notamment sur le processus ayant progressivement permis de façonner notre planète.