Le fondateur de QAnon identifié grâce au machine learning ?
Le mystérieux Q, fondateur de QAnon, aurait été identifié. Deux études indépendantes sont parvenues aux mêmes conclusions.
Avec l’aide d’un logiciel de machine learning, des scientifiques pourraient avoir découvert l’identité de Q, fondateur du mouvement QAnon. Dans un article publié tout récemment, The New York Times partage la découverte de deux équipes indépendantes de linguistes judiciaires affirmant avoir identifié Paul Furber, développeur logiciel sud-africain, comme l’auteur original derrière Q. Ils affirment aussi que le candidat au Congrès de l’Arizona Ron Watkins a aussi écrit sous ce pseudonyme, d’abord en collaborant avec Paul Furber avant de prendre le contrôle du compte.
Le mystérieux Q, fondateur de QAnon, aurait été identifié
Les deux équipes de chercheurs suisses et français ont utilisé des méthodes différentes pour arriver à la même conclusion. L’équipe suisse, composée de deux chercheurs de la startup OrphAnalytics, a utilisé un logiciel pour diviser les lettres de Q en séquences de trois caractères. Ils ont ensuite analysé la répétition de ces séquences. L’équipe française, quant à elle, a mis au point un modèle d’intelligence artificielle pour rechercher des motifs particuliers dans l’écriture de Q. Deux techniques qui rentrent dans ce que l’on appelle la stylométrie, qui utilise la statistique pour décrire les propriétés stylistiques d’un texte. Les équipes ont limité leurs études à l’analyse des posts sur les media sociaux et parmi tous les auteurs possibles soumis aux tests, les écritures de Paul Furber et Ron Watkins sont les plus similaires.
Deux études indépendantes sont parvenues aux mêmes conclusions
Et leur résultat ne laisserait que peu de place au doute. Pour l’équipe française, 98 % de chances pour Paul Furber et 99 % pour Ron Watkins : « Au début, la majorité des textes est de Furber mais la signature de Ron Watkins progresse durant les premiers mois alors que celle de Paul Furber diminue pour disparaître totalement », explique Florian Cafiero, membre de l’équipe française. Pour le Professeur Patrick Juola, informaticien spécialiste de stylométrie, « ce qui est vraiment puissant, c’est le fait que les deux analyses indépendantes ont montré les mêmes patterns ».
Paul Furber et Ron Watkins, quant à eux, nient avoir écrit le moindre message de Q. Difficile cependant de savoir ce qui pourrait arriver désormais. Les chercheurs espèrent que le fait d’avoir ainsi démasqué Q permettra de diminuer son emprise sur les gens. Ces théories du complot, largement diffusées sur les réseaux sociaux, ont de grandes conséquences, pas uniquement aux États-Unis. Et bien que Q n’ait rien posté depuis la fin de l’année 2020, l’engouement du grand public pour les complots concernant « l’état profond » n’a pas diminué.