Le film de 1977 que la Fox croyait destiné à surpasser Star Wars, puis tombé dans l’oubli

Image d'illustration. The Other Side of MidnightFrank Yablans Presentation / PR-ADN
En 1977, alors que le studio Fox misait sur un film prometteur pour surpasser les attentes du public, c’est finalement une autre production inattendue, Star Wars, qui a captivé la planète et relégué ce projet ambitieux dans l’oubli.
Tl;dr
- Star Wars manquait de soutien avant sa sortie.
- Fox l’a associé à un drame pour forcer sa diffusion.
- Le film est devenu un succès historique et inattendu.
Un pari risqué pour un univers inédit
Lorsque 20th Century Fox décide de lancer Star Wars, le scepticisme règne. À l’époque, même les dirigeants du studio doutent du potentiel de ce « soap opera galactique » signé George Lucas. Un espace peuplé de sabres laser, de créatures à l’allure canine et de héros inconnus : voilà qui semble dérouter autant qu’innover. Au point que les salles hésitent franchement à programmer le film.
L’astuce inattendue du studio
Face à la frilosité des exploitants, Fox élabore une stratégie surprenante. Le studio impose aux cinémas, désireux de diffuser l’adaptation du roman à succès « The Other Side of Midnight » de Sydney Sheldon, une condition particulière : projeter aussi Star Wars. Ce drame romantique, qui suit les tourments d’une actrice française (Noelle Page) entre vengeance et passion contrariée avec un pilote américain, incarne alors tout ce qu’un blockbuster d’été n’est pas. Long de près de trois heures, jugé convenu par la critique, il contraste fortement avec la fraîcheur et l’audace du space opera.
Un triomphe sans précédent
À la surprise générale, c’est bien la proposition la plus risquée qui emporte tout sur son passage. En restant à l’affiche une année entière, Star Wars engrange 314,4 millions de dollars rien qu’aux États-Unis — soit environ 1,7 milliard ajustés en 2025. Plusieurs ressorties suivront, chacune ajoutant des millions au compteur. Mieux encore : vingt ans plus tard, la version remasterisée dépasse aisément les performances des nouveaux volets de franchises aussi puissantes que Batman ou James Bond.
On retient ici quelques enseignements majeurs :
- L’audace narrative peut s’imposer face aux recettes éprouvées.
- L’innovation visuelle et sonore, comme celle de Lucas, séduit souvent là où on ne l’attend pas.
- L’imprévisibilité du public, qui bouscule régulièrement les certitudes hollywoodiennes.
L’effet Star Wars : une leçon durable à Hollywood
Avec le recul, impossible d’imaginer le cinéma moderne sans cette révolution venue d’une galaxie lointaine. Le cas Star Wars prouve une chose : parfois, miser sur l’inconnu ouvre la voie au phénomène culturel et financier. Même lorsque tous les voyants semblent au rouge en amont… Les exemples abondent depuis — entre blockbusters sous-estimés comme « Jaws », surprises telles que « The Sixth Sense » ou « Paranormal Activity », et échecs retentissants malgré un marketing massif — mais aucune saga n’aura autant redéfini la donne que celle initiée par George Lucas.