Le débat sur le grand bouleversement de « Wicked: For Good » risque de durer très longtemps

L’adaptation cinématographique de la comédie musicale Wicked suscite déjà de vifs échanges parmi les fans, notamment autour d’une modification majeure concernant le morceau For Good, qui promet d’alimenter les débats au sein de la communauté pour longtemps.

Une nouvelle perspective sur Oz

Le mythe de Wicked, initié par le roman éponyme de Gregory Maguire en 1995, n’a jamais cessé de fasciner, notamment grâce à son ambition : revisiter l’univers du Magicien d’Oz à travers le regard de la sorcière réputée « méchante ». Propulsée par le triomphe de la comédie musicale à Broadway, cette histoire complexe s’est installée dans l’imaginaire collectif, au point d’inspirer en 2024 une première adaptation cinématographique dirigée par Jon M. Chu. Mais la suite, tout juste sortie en salles sous le titre Wicked: For Good, bouleverse radicalement la dynamique initiale.

Quand Glinda prend la lumière

C’est un constat sans appel pour les spectateurs attentifs : dans ce deuxième volet, la véritable héroïne n’est plus Elphaba mais bien Glinda. Exit la sorcière verte (interprétée ici par Cynthia Erivo) qui occupe une place moins centrale ; c’est désormais autour du personnage incarné par Ariana Grande que l’intrigue se structure. Ce choix scénaristique majeur divise déjà les fans, habitués à voir Elphaba comme l’axe du récit. La transformation est flagrante : Glinda, autrefois figure secondaire et parfois caricaturale sur scène ou dans le roman, bénéficie d’une profondeur nouvelle et devient l’âme du film.

L’arc narratif renversé : risques et enjeux

Pourquoi ce changement ? Il fallait, semble-t-il, offrir à chaque protagoniste un développement complet sur deux longs-métrages — une façon logique de rentabiliser le format, mais aussi d’explorer deux destins miroir. Dans Wicked: For Good, la caméra scrute ainsi l’évolution intérieure de Glinda : prise de conscience douloureuse de ses compromissions, crise identitaire face à sa popularité superficielle, jusqu’au sacrifice final pour Elphaba et les habitants d’Oz. Pendant ce temps, Elphaba – dont le parcours initiatique avait atteint son apogée dans le premier opus – se voit reléguée au second plan.

Pour mieux saisir les conséquences de cette inversion narrative :

• Glinda endosse un rôle de martyr émotionnel.
• L’histoire collective prend une dimension plus duale.
• Les fans restent partagés sur ce nouvel équilibre.

Bilan et réception mitigée

Sur le plan créatif, difficile d’ignorer que cette structure « deux films – deux arcs » fonctionne au box-office. Pourtant, certains puristes regrettent que l’essence même de la saga — l’affirmation d’Elphaba face à un destin imposé — paraisse diluée. Le débat ne fait que commencer : fallait-il recentrer ainsi la lumière sur Glinda ? Nul doute que les discussions passionnées continueront d’alimenter forums et réseaux sociaux…