L’ADN peut-il être altéré de façon permanente après un séjour dans l’Espace?
Plusieurs papiers ont fait état de la modification de l’ADN de l’astronaute Scott Kelly. Celui-ci aurait subi des modifications irréversibles, de l’ordre de 7%. Mais cela est-il vraiment exact ? En réalité, pas tout à fait…
Scott Kelly, astronaute américain, a pu se rendre compte des changements qui se sont produits sur son corps, suite à son séjour de 340 jours à bord de l’ISS (Station spatiale internationale). En effet, 7% de ses gènes ont subi une modification irréversible. Le comparatif a été rendu possible dans la mesure où l’astronaute a un jumeau qui est resté au sol, Mark Kelly.
Les effets sur l’ADN d’un séjour prolongé dans l’espace
Plus particulièrement, ce sont les bactéries intestinales de Scott Kelly qui ont changé de manière notable. De même, l’extrémité des chromosomes, que l’on nomme télomères, se sont allongés. Cela veut-il dire pour autant que l’ADN a été modifié ? Pas vraiment.
En effet, les modifications qui ont pu être constatées sur Scott Kelly ne concernent pas l’ADN directement, mais plutôt l’expression des gènes, ce que l’on nomme « expression génique ». C’est cela qui a changé de manière irréversible, la structure de l’ADN n’ayant pas été modifiée en profondeur.
Plus que l’ADN, c’est l’expression génique qui change
L’ADN agit seulement de manière différente, ce qui correspond à l’adaptation du corps à son environnement, en l’occurrence l’espace. Celui-ci se caractérise par un taux élevé de dioxyde de carbone et un déficit d’oxygène, ce qui a un impact aussi bien sur le système immunitaire et la formation des os.
Ces changements sont d’ailleurs moins rares que ce que l’on pense, puisqu’ils peuvent aussi se produire sur Terre, lorsqu’un individu part par exemple faire un séjour en haute altitude. Contrairement à ce qui a pu être dit dans plusieurs papiers et Scott Kelly lui-même, son ADN n’a pas changé.
La NASA a ainsi reprécisé les choses au site The Verge : « L’ADN de Scott n’a pas fondamentalement changé. Ce que les chercheurs ont observé ce sont des changements dans l’expression des gènes. C’est probablement le lot de tout être humain en situation de stress, comme en escalade ou en plongée sous-marine ».