La startup IA Suno soutient que l’extraction de toutes les chansons sur internet est une « utilisation équitable »
Suno, la firme de musique, a reconnu avoir formé son modèle d'intelligence artificielle sur des morceaux protégés par des droits d'auteur, représentés par les trois plus grands labels de l'industrie musicale.
TL;DR
- Les startups de musique IA Udio et Suno admettent utiliser des contenus protégés par copyright.
- Ils justifient cette utilisation comme étant dans le cadre d’une « utilisation équitable ».
- La RIAA, à l’origine du procès, qualifie ces actions de « contournement et trompeuses ».
Un différent juridique opposant l’IA à la propriété intellectuelle
Udio et Suno, les startups dans l’arène de l’intelligence artificielle musicale, ont adopté une défense atypique face à une action en justice initiée par des grands labels de musique. Reconnaitre sans ambages leur utilisation de matériaux couverts par le droit d’auteur, c’est l’approche audacieuse qu’ont adoptée ces sociétés.
Le poids des accusations porté par les grands labels
En juin dernier, ces deux startups ont été la cible de poursuites initiées par Universal Music Group, Warner Music Group et Sony Music Group. Ces géants de la musique ont soutenu que les deux entreprises ont formé leurs modèles d’intelligence artificielle en utilisant sans autorisation des contenus protégés par le droit d’auteur qu’ils ont extraits de l’internet. Suno, dans un dépôt judiciaire, a reconnu que ses réseaux neuronaux faisaient effectivement « scraping » sur des supports protégés par copyright, argumentant que cela englobait la plupart des fichiers musicaux disponibles librement sur internet.
Justifications et réfutations
Suno se défend en indiquant que son « scraping » relève du droit d’utilisation équitable. Leur argument repose sur le principe que l’utilisation fait partie d’un processus technologique invisible pour le public, ayant pour but de créer un nouveau produit non-contrefaisant. Ils affirment que les morceaux générés par l’IA n’incluent pas d’échantillons, et donc, l’obtention illégale de pistes pour entraîner le modèle d’intelligence artificielle n’est pas un problème.
La RIAA a répondu en qualifiant l’attitude des défendeurs de « évasive et trompeuse ». Le porte-parole de l’organisation a déclaré : « Leur violation à grande échelle ne qualifie pas comme une ‘utilisation équitable’. Il n’y a rien d’équitable à voler le travail de toute une vie d’un artiste, extraire sa valeur centrale, et le réemballer pour concurrencer directement les originaux ».
Une bataille judiciaire à suivre
Nul doute que les prochaines étapes de cette affaire constitueront un feuilleton juridique palpitant à suivre.